900 000 euros pour se taire ? Rachida Dati, ministre de la Culture, rattrapée par un scandale européen

Le parfum du scandale remonte jusque dans les couloirs feutrés du ministère de la Culture. Rachida Dati, aujourd’hui membre du gouvernement Bayrou, est de nouveau éclaboussée par une affaire aux relents de corruption. Selon les dernières révélations du parquet national financier (PNF), l’ancienne députée européenne aurait perçu plus de 900 000 euros entre 2009 et 2011, dans des conditions que la justice juge troubles.

Ces sommes, versées par Renault-Nissan alors dirigé par Carlos Ghosn, auraient été déguisées sous forme de contrats de conseil. Mais l’enquête révèle que les prestations rendues seraient inexistantes ou purement symboliques. Pire : Rachida Dati aurait utilisé son mandat européen pour défendre des intérêts privés au sein des institutions de l’Union. Ce qui, selon le PNF, pourrait relever de corruption passive, trafic d’influence et abus de pouvoir.

Ministre de la Culture depuis janvier 2024 dans le gouvernement centriste de François Bayrou, Dati rejette en bloc les accusations. Elle dénonce une “opération de déstabilisation politique” orchestrée, selon elle, pour nuire à sa carrière. Mais l’onde de choc est réelle. La majorité vacille, l’opposition s’enflamme, et à Bruxelles comme à Paris, le malaise s’installe.

Cette affaire rappelle aussi la fragilité de l’éthique politique européenne, déjà mise à mal par les scandales du Qatargate ou du Marocgate. Une ministre en exercice, poursuivie pour des faits présumés de corruption liés à son mandat européen : la situation embarrasse au plus haut sommet de l’État, d’autant que François Bayrou s’était engagé à faire de son gouvernement un exemple de probité.

Dati reste pour l’instant en poste, mais les appels à sa démission se multiplient. Une commission parlementaire pourrait voir le jour dans les prochains jours. Et en coulisses, l’Élysée observe avec inquiétude.

Rachida Dati, figure flamboyante et controversée, pourra-t-elle encore échapper à la tempête ? Rien n’est moins sûr. Le passé, lui, ne semble pas prêt à la lâcher.

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