Hommage à Baudouin, Roi des Belges, amoureux du désert algérien

Le Roi Baudouin, cinquième souverain de la dynastie belge, a marqué l’histoire par un règne de plus de 42 ans. Ce roi profondément attaché à son peuple était aussi un homme de foi et de conscience, comme en témoignent plusieurs moments clés de sa vie. Parmi les épisodes les plus fascinants de sa personnalité, on retient son amour pour le désert algérien, ses décisions politiques audacieuses, et la relation singulière qu’il entretenait avec la royauté en Belgique.

Baudouin, roi des Belges et non de Belgique

Une distinction importante réside dans son titre : Roi des Belges et non Roi de Belgique. Contrairement aux monarchies anciennes telles que celles de l’Angleterre ou de l’Espagne, le roi des Belges n’est pas propriétaire du territoire. Ce titre unique symbolise qu’il est roi du peuple et non des terres, une nuance qui remonte à la création relativement récente de la Belgique en 1830. Après l’indépendance du pays vis-à-vis des Pays-Bas, Léopold Ier devint le premier roi des Belges en 1831, initiant ainsi une monarchie parlementaire où le souverain est avant tout un représentant du peuple.

Le désert algérien : un refuge spirituel

Ce qui distingue Baudouin des autres monarques européens, c’est sa quête personnelle de sérénité dans les vastes étendues du désert algérien. Chaque année, Baudouin choisissait de se retirer discrètement dans le Sahara, loin des regards, pour se ressourcer. Ce lieu, loin des tumultes politiques et de la vie publique, lui offrait une paix intérieure profonde. Comme l’ont décrit des témoins de Belgique et du désert algérien, le désert algérien, avec ses dunes dorées et son silence majestueux, devenait un sanctuaire pour le roi. C’est dans cet espace de solitude que Baudouin retrouvait une force intérieure, lui permettant de faire face à ses devoirs royaux avec une sérénité renouvelée.

L’abdication provisoire pour une question de conscience

Baudouin n’a pas seulement marqué l’histoire par ses escapades dans le désert. Il a aussi fait preuve d’une fermeté morale et religieuse dans sa fonction de souverain. Un des événements les plus mémorables de son règne a été son abdication provisoire en 1990 pour ne pas cautionner la dépénalisation de l’avortement. Cette loi controversée posait un dilemme de conscience au roi profondément catholique. Refusant de signer le projet de loi, Baudouin exprima publiquement son désaccord, un geste audacieux pour un monarque constitutionnel.

La solution trouvée par le gouvernement belge fut unique : le Conseil des ministres constata que le roi était « dans l’impossibilité de régner », lui permettant ainsi d’être temporairement démis de ses fonctions. Les ministres sanctionnèrent la loi, et deux jours plus tard, Baudouin fut rétabli sur le trône. Cet épisode a marqué les esprits, révélant la complexité du rôle du roi des Belges dans un pays démocratique et la manière dont Baudouin s’efforçait de concilier ses responsabilités avec ses convictions personnelles.

Un règne marqué par la tradition et l’innovation

La tradition occupe une place importante dans la monarchie belge. L’une des coutumes symboliques, souvent méconnue, est celle qui consiste à clamer « Vive la République » à chaque décès royal. Ce paradoxe apparent illustre la tension entre l’histoire monarchique de la Belgique et son identité républicaine en devenir. Baudouin a su naviguer avec élégance dans ces contradictions, respectant les traditions tout en étant un monarque moderne et proche de son peuple.

Son mariage avec la reine Fabiola en 1960 a également marqué une étape importante de son règne. Toutefois, malgré leur union heureuse, le couple n’aura pas d’héritier, Fabiola ayant subi plusieurs fausses couches, un drame qui les a profondément affectés mais n’a jamais altéré leur dévouement à leur rôle royal.

Un roi respecté et inoubliable

Baudouin est décédé le 31 juillet 1993 à l’âge de 62 ans, laissant un vide profond dans le cœur des Belges. Son règne, bien que ponctué de crises politiques, fut celui d’un homme de devoir et de foi, toujours à la recherche de la paix intérieure et d’un équilibre entre ses convictions et les nécessités de la fonction royale. Le Roi Baudouin reste gravé dans la mémoire collective comme un roi humble, sensible aux souffrances du monde, et profondément attaché à son peuple. Son amour pour le désert algérien, ce lieu de ressourcement et de méditation, demeure l’un des aspects les plus personnels et poétiques de son règne.

Baudouin fut un roi des Belges, un roi des cœurs et des âmes, un souverain qui a su allier tradition, modernité, et humanité, laissant derrière lui un héritage durable dans l’histoire de la Belgique.

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