Sommet CCG-UE : La délégation koweïtienne, dirigée par Ahmad Al Abdullah Al Sabah, déjà à Bruxelles
Le premier sommet entre les dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et ceux de l’Union européenne (UE) se tient aujourd’hui à Bruxelles, marquant une étape historique dans les relations entre ces deux blocs. Cet événement, organisé le 16 octobre 2024, est co-présidé par Charles Michel, président du Conseil européen, et S.E. Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, émir du Qatar et président actuel du CCG.
Ce sommet revêt une importance particulière, tant pour l’UE que pour les pays du Golfe. À un moment où les enjeux géopolitiques mondiaux sont particulièrement tendus, cette rencontre offre une opportunité de resserrer les liens entre ces deux partenaires géostratégiques. En effet, les discussions se concentreront sur des thématiques cruciales, comme le renforcement de la coopération économique, avec un accent sur les échanges commerciaux et les investissements, ainsi que les efforts conjoints en matière énergétique. Ces points sont au cœur des priorités de l’agenda, tout comme la lutte contre les changements climatiques et la promotion du développement durable.
Par ailleurs, la rencontre permettra aussi d’aborder des questions plus sensibles, comme la situation politique au Liban et le conflit israélo-palestinien. Les participants devraient notamment discuter de la reconstruction de la bande de Gaza et du Liban, ainsi que des conséquences de l’offensive israélienne en cours. L’aide humanitaire et le soutien financier aux populations libanaises et palestiniennes devraient aussi être au centre des débats, alors que la communauté internationale s’interroge sur la manière de répondre aux crises actuelles.
La délégation koweïtienne, discrète mais influente
La délégation koweïtienne, conduite par Ahmad Al Abdullah Al Sabah, est arrivée à Bruxelles dès hier pour prendre part à cet événement d’envergure. Bien que discret sur la scène internationale, le Koweït n’en reste pas moins un acteur clé dans la région du Golfe. Le pays a su forger une position particulière, marquée par son histoire mouvementée, notamment l’occupation irakienne pendant la première guerre du Golfe.
Le Koweït, malgré sa petite taille et une politique souvent discrète, a toujours montré un engagement fort en faveur des causes justes. Dans les années 1950, bien avant l’essor de ses revenus pétroliers, la famille régnante et le peuple koweïtien s’étaient engagés aux côtés des Algériens durant leur guerre de libération. Une anecdote témoigne de cette solidarité : des élèves koweïtiens, pour soutenir la cause algérienne, choisissaient de renoncer à leurs sorties au cinéma une fois par semaine, économisant cet argent pour l’envoyer aux résistants algériens. Ce geste, modeste mais symbolique, démontre l’attachement du Koweït à la solidarité internationale, même dans des périodes de difficultés économiques.
Relations renforcées entre l’UE et le CCG
Les relations entre l’UE et le CCG ne sont pas nouvelles, mais ce sommet marque un tournant dans leur approfondissement. Fondées sur un accord de coopération signé en 1989, ces relations sont nourries par un dialogue régulier portant sur des sujets variés tels que le commerce, l’énergie, le changement climatique et la transition écologique.
Ce cadre de coopération a été renforcé en février 2022, lors d’une rencontre ministérielle à Bruxelles, où les ministres des Affaires étrangères des deux parties ont approuvé un programme pour la période 2022-2027. Ce plan de travail, actualisé en octobre 2023, met l’accent sur des initiatives communes dans des domaines essentiels comme le développement durable, la lutte contre le terrorisme, ainsi que la promotion des échanges humains et culturels.
Un sommet au cœur d’enjeux mondiaux
Ce sommet UE-CCG, en plus d’être un moment diplomatique clé, constitue une véritable plateforme pour traiter de problématiques globales d’une portée cruciale pour les deux régions. Les discussions devraient permettre de poser les bases d’une coopération renforcée, que ce soit dans les domaines économiques, énergétiques ou politiques. Mais c’est aussi une chance pour l’UE et les pays du Golfe de trouver un terrain d’entente sur les défis globaux à venir, en consolidant un partenariat stratégique capable de faire face aux crises contemporaines.