Sommet européen de Bruxelles : L’Union face au défi syrien après la chute d’Assad
Les 18 et 19 décembre 2024, les dirigeants des 27 États membres de l’Union européenne se sont réunis à Bruxelles pour aborder des enjeux géopolitiques cruciaux, avec une attention particulière portée à la Syrie.
La récente chute du régime de Bachar el-Assad, survenue le 8 décembre 2024, a bouleversé l’équilibre régional et placé la Syrie au cœur des préoccupations européennes. Face à cette nouvelle donne, les dirigeants ont dû définir une stratégie commune pour aborder la transition politique du pays, tout en garantissant la stabilité régionale et en évitant une résurgence du terrorisme.
Une transition syrienne sous haute vigilance
Les débats ont principalement tourné autour des relations à établir avec le nouveau pouvoir syrien, aujourd’hui dominé par le groupe Hay’at Tahrir al-Cham (HTC) ou HTS, selon que l’on retranscrive l’acronyme à partir de Cham ou Sham. Atipik a fait le choix du premier.
Bien que HTC affirme avoir rompu avec le jihadisme, il reste classé comme une organisation terroriste par plusieurs pays occidentaux. Cette situation a poussé l’Union européenne à adopter une approche prudente et mesurée.
Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne fraichement désignée pour succéder à Josep Borell et qu’on ne verra pas sur la photo de notre article, a insisté sur la nécessité d’un dialogue pragmatique mais ferme avec les nouveaux dirigeants syriens. Elle a rappelé l’importance du respect de l’intégrité territoriale, de la souveraineté nationale, ainsi que de la protection des minorités et des droits des femmes.
Réduire l’influence étrangère et prévenir le retour du terrorisme
L’Union européenne a également exprimé son souhait de voir la Syrie se détacher de l’influence russe et iranienne, perçue comme une menace pour la sécurité régionale et européenne. La vigilance reste également de mise pour éviter une résurgence de l’État islamique (EI), dont les cellules dormantes pourraient profiter du chaos actuel pour se réorganiser. Sauf que Ahmad al-Sharaa alias Abu Mohammad al-Julani, le nouvel homme fort de la Syrie, est justement issu de l’EI mais chut…pour l’instant, il ne faut pas le rappeler pour un oui ou pour un nom.
Les dirigeants européens ont souligné l’importance de soutenir des initiatives locales et internationales visant à stabiliser le pays, tout en veillant à une distribution équitable de l’aide humanitaire.
Vers une transition politique inclusive
Les 27 ont réaffirmé leur soutien à une transition politique inclusive, condition sine qua non pour une normalisation des relations avec le nouveau gouvernement syrien. Ils ont insisté sur un processus respectant les résolutions internationales et garantissant une participation équitable de toutes les composantes de la société syrienne.
Un équilibre délicat pour l’Europe, l’ombre de l’oncle Sam n’est jamais trop loin
Pour faire simple, ce sommet tant sur le dossier syrien que les autres dossiers discutés entre les leaders politiques européens, a mis en lumière d’une part la vassalité de l’UE au diktat américain et d’autres part la complexité du dossier syrien pour les décideurs européens. Entre la nécessité de maintenir un dialogue avec le nouveau pouvoir comme souhaité par les USA, et la vigilance face aux risques terroristes et la pression géopolitique exercée par la Russie et l’Iran, l’Europe marche sur une corde raide.
Le sommet européen des 18 et 19 décembre 2024 a permis de poser les bases d’une stratégie commune face aux défis syriens. Prudence, diplomatie et fermeté seront les maîtres-mots pour l’Union européenne dans les mois à venir, alors qu’elle s’efforce de contribuer à une paix durable en Syrie, si et seulement si, le nouveau locataire du bureau ovale le lui permette !
Le sommet européen de Bruxelles a permis aux dirigeants de l’UE d’adopter sans difficultés une position commune « une fois n’est pas coutume 🙂 » sur la Syrie après la chute de Bachar el-Assad. Tout en appelant à une transition politique inclusive et respectueuse des droits fondamentaux, l’Union reste vigilante, tout comme les américains face au risque terroriste et cherche à réduire les influences étrangères néfastes, entendez S’il Vous Plait : russes et iraniennes…surtout pas américaines.