Sommet d’urgence sur l’Ukraine à Paris : L’UE face à ses contradictions

La décision de tenir un sommet d’urgence des dirigeants européens à Paris, pour discuter de la guerre en Ukraine et de la réponse à l’approche unilatérale du président américain Donald Trump, suscite à la fois des soutiens et des interrogations au sein du Parlement européen. Si la majorité des groupes politiques salue cette initiative, de nombreux observateurs se demandent pourquoi un sommet européen n’a pas été organisé à l’échelle de l’Union européenne, plutôt qu’un rassemblement restreint de six pays membres et du Royaume-Uni. Pourquoi inviter les Britanniques, qui, historiquement et depuis le Brexit, sont plus alignés avec les États-Unis qu’avec l’Union européenne ?
Le discours officiel vante l’initiative en soulignant qu’il est essentiel que “la paix en Europe vienne d’Europe” et que l’UE a toujours été un projet de paix. Pourtant, cette affirmation semble paradoxale lorsqu’on considère que l’Union européenne a également participé à des conflits en dehors de ses frontières, comme en Syrie, en Libye, ou en Afrique, et qu’elle est souvent perçue comme appliquant une “paix à deux vitesses.” L’UE défend-elle réellement la paix, ou est-elle guidée par des intérêts stratégiques bien définis dans certaines régions, tout en ignorant les souffrances d’autres peuples ?
Le sommet de Paris, qui rassemblera la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Pologne, l’Italie, l’Espagne et le Danemark, se veut une réponse à l’initiative de Donald Trump, qui a annoncé des négociations bilatérales avec Vladimir Poutine. Cependant, alors que l’UE prône un rôle central dans la résolution du conflit ukrainien, pourquoi l’avenir d’autres régions, comme la Palestine, ne semble-t-il pas être laissé entre les mains des populations concernées ? Pourquoi l’Europe semble-t-elle faire primer ses intérêts géopolitiques sur le droit des peuples à déterminer leur propre avenir ?
Face à ces incohérences, le double standard des politiques européennes mérite une réflexion profonde. Si l’UE veut véritablement être le porte-étendard de la paix, elle doit d’abord s’assurer que ses actions respectent les principes de justice et d’autodétermination partout dans le monde, sans distinction ni partialité.