Turquie : Erdoğan, la chute — le retour d’Atatürk ?

Depuis plus de vingt ans, Recep Tayyip Erdoğan façonne la Turquie à son image. D’abord Premier ministre, ensuite président, il a peu à peu concentré tous les leviers du pouvoir, affaiblissant les contre-pouvoirs démocratiques et les libertés fondamentales.

Mais un nouveau seuil semble franchi. L’arrestation récente d’Ekrem İmam olou, maire d’Istanbul et principal rival politique d’Erdoğan, a déclenché une onde de choc. Officiellement accusé de corruption et de détournement de fonds, beaucoup y voient une manœuvre politique visant à l’écarter de la course présidentielle.

Les réactions ont été vives. Manifestations interdites mais massives dans tout le pays. La principale organisation patronale, habituellement silencieuse, a pris position. Et treize grandes ONG internationales de défense des droits de l’Homme ont publiquement condamné la répression grandissante.

La semaine dernière, les eurodéputés ont, eux aussi, exprimé leur inquiétude. À Strasbourg, en séance plénière, toutes tendances politiques confondues, ils ont dénoncé l’escalade autoritaire du gouvernement turc et appelé à une réponse forte de l’Union européenne.

En réaction, l’ambassadeur turc auprès de l’UE a dénoncé des discussions à caractère politique, estimant qu’elles visaient à détourner l’attention des difficultés internes de l’Union européenne. À l’approche de 2028, possible fin du mandat d’Erdoğan, une question cruciale se pose : la démocratie turque peut-elle encore tenir ? Et quelles seraient les conséquences d’un changement de pouvoir, tant pour la Turquie que pour l’Europe et l’équilibre régional ?

Pour en débattre ce soir, on a le plaisir d’accueillir :

  • Charles Goerens, eurodéputé luxembourgeois,
  • Geneviève Pons, directrice générale d’Europe Jacques Delors,
  • Et Ali Benouari, ancien ministre algérien délégué au Trésor.

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