Proche-Orient : les Européens basculent, prêts à soutenir Israël face à l’Iran

C’est un virage stratégique majeur. Longtemps critiques vis-à-vis de la politique israélienne à Gaza, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne affichent désormais leur soutien à Israël dans le bras de fer qui l’oppose à l’Iran. Une solidarité inattendue, née d’une inquiétude partagée : le risque nucléaire.
Dès le début des frappes israéliennes sur le sol iranien, Emmanuel Macron a annoncé que la France pourrait participer à des opérations de défense en cas de représailles de Téhéran. Londres a rapidement emboîté le pas, déployant des avions de chasse dans la région. Berlin, à son tour, a rappelé que l’Iran ne devait “jamais disposer de l’arme nucléaire”.
Cette posture européenne marque une rupture nette avec les critiques exprimées ces derniers mois sur les violences à Gaza. Pour Agnès Levallois, spécialiste du Moyen-Orient, c’est un “renversement de situation” : la menace iranienne relègue la question palestinienne au second plan.
Le soutien à Israël s’explique par une “décorrélation” assumée entre le conflit à Gaza et le dossier nucléaire iranien. En coulisses, Paris tente d’équilibrer sa ligne : condamner l’armement offensif israélien tout en réaffirmant la légitimité d’Israël à se défendre face à Téhéran.
Reste que cette position floue, entre fermeté diplomatique et soutien stratégique, risque de brouiller encore davantage la lisibilité de la politique étrangère européenne dans la région. Comme le résume l’ambassadeur d’Israël en France, “il est parfois difficile de suivre la ligne française envers Israël”.