Cameroun: Macron reconnaît la guerre… mais le compte reste ouvert

Soixante ans de silence.

Puis, enfin, Emmanuel Macron lâche le mot : “guerre”. Oui, la France a mené une guerre au Cameroun.

Violences répressives. Déplacements forcés. Camps d’internement. Assassinat de figures mythiques comme Ruben Um Nyobè ou Paul Momo. Des dizaines de milliers de morts.

Ce geste suit un rapport de plus de mille pages, fruit d’un travail conjoint d’historiens français et camerounais. Il met en lumière archives, témoignages et massacres occultés.

Macron promet : ouverture des archives, fonds pour la recherche, et mise en place d’un groupe de travail pour appliquer les recommandations.

500 millions et un monument : la mémoire s’achète-t-elle ?

Au-delà des mots, un chiffre frappe : 500 millions d’euros d’investissements promis au Cameroun, accompagnés d’un monument à ériger à Yaoundé pour commémorer.

L’argent coule.

Le monument arrive.

Mais les familles des victimes ? Pas d’excuses. Pas de réparations.

Un symbole… monnayé.

Une mémoire… à crédit.

Le poison de la pacification mémorielle

Cette reconnaissance s’inscrit dans une stratégie de “pacification mémorielle” : adoucir la colère, calibrer la mémoire, éviter les demandes de justice réelle.

La mémoire devient alors un outil diplomatique, et non un chemin vers la vérité.

Réactions : au Cameroun, on veut des actes, pas des pierres

Des voix camerounaises réclament plus qu’un monument :

  • Un deuil national.
  • La restitution des corps des combattants tombés.
  • Une réforme scolaire pour enseigner cette histoire aux nouvelles générations.

une reconnaissance en demi-teinte

Macron brise un tabou. Il ouvre les archives. Il parle de guerre.

Mais il garde les clés du coffre.

Pas d’excuses formelles. Pas d’indemnisation.

Le monument sera érigé, mais la justice, elle, reste absente.

Et tant que cette histoire ne sera pas pleinement assumée et transmise, la plaie restera ouverte.

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