Pourquoi certains pays européens résistent encore à la reconnaissance de la Palestine ?

Après le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal, une vague de reconnaissances de l’État de Palestine déferle en Europe : la France, la Belgique, le Luxembourg, Malte, Andorre et Saint-Marin doivent officialiser leur décision ce 22 septembre. Pourtant, une quinzaine d’États européens refusent encore de franchir le pas. Parmi eux, des poids lourds comme l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la Grèce, les Pays-Bas et la Suisse.

L’Allemagne et l’Autriche invoquent leur proximité historique avec Israël et leur attachement à sa sécurité. Berlin considère que seule une négociation directe peut donner naissance à un État palestinien viable, et qu’une reconnaissance unilatérale fragiliserait Israël sur la scène internationale.

L’Italie et la Grèce privilégient une approche pragmatique dictée par leurs intérêts régionaux. Rome, soucieuse de ses relations transatlantiques et de ses liens économiques avec Israël, temporise face à une opinion publique divisée. Athènes, qui a resserré ses alliances énergétiques et militaires avec Tel-Aviv, cherche à maintenir un rôle de médiateur.

Les Pays-Bas, siège de la Cour pénale internationale, mettent en avant le droit international : pour La Haye, la légitimité d’un État palestinien ne peut venir que d’un accord bilatéral, et non d’une reconnaissance unilatérale.

Enfin, la Suisse, fidèle à sa tradition de neutralité, préfère rester en retrait pour préserver son rôle de médiateur. Berne craint qu’une reconnaissance officielle n’affaiblisse son image d’interlocuteur impartial dans les négociations de paix.

En attendant, l’Union européenne apparaît divisée : une majorité croissante de ses membres choisit d’avancer vers la reconnaissance, mais quelques capitales influentes freinent encore le mouvement, au nom de la sécurité, du droit et de la diplomatie.

A propos de l'auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *