Alger relance l’espoir : une conférence internationale pour la paix au Sahara occidental

L’hôtel El-Djazair, ex Saint George, prestigieux témoin des grandes étapes diplomatiques algériennes, a accueilli ce jeudi la Conférence internationale pour la paix et le soutien au Sahara occidental. Une mobilisation rare, marquée par la présence de plusieurs représentants européens, américains, ainsi que des délégations de 19 ONG internationales, de diverses agences des Nations unies, du Croissant-Rouge algérien, et de la Direction générale de la protection civile européenne et des opérations humanitaires (ECHO, ainsi que le croissant rouge sahraoui.

Tous réunis autour d’une même conviction : répondre à l’urgence humanitaire croissante et tenter de remettre la question sahraouie au cœur de l’agenda international, après des décennies de crise et de souffrances souvent reléguées au second plan.

Une aide financière en chute libre

Cette conférence intervient alors que les financements internationaux destinés aux réfugiés sahraouis connaissent une chute vertigineuse, passant de 468 millions d’euros à 214 millions d’euros.

Pour SEM Ilija Zelalic, ambassadeur de Croatie à Alger, cette baisse s’explique par la crise économique que traverse l’Union européenne, conjuguée à la pression budgétaire provoquée par la guerre en Ukraine, qui absorbe des milliards d’euros ».

Face à cette contraction sans précédent, les organisateurs visent un appel d’air financier de 176 millions d’euros pour les années 2026 et 2027, afin de stabiliser l’aide et d’éviter un effondrement humanitaire.

Un territoire riche, mais sous pression

Les intervenants ont unanimement rappelé que le Sahara occidental reste l’un des territoires les plus disputés au monde.

Sous occupation marocaine, il fait l’objet d’une exploitation massive de ses ressources, notamment les phosphates, essentiels à l’agriculture mondiale.

Un paradoxe dénoncé par plusieurs participants : un peuple appauvri sur une terre riche.

Une parole forte : “L’aide humanitaire n’est qu’un paracétamol”

Présent à la conférence, Yahia Bouhbini, président du Croissant-Rouge sahraoui, a livré à Atipik TV une déclaration exclusive, d’une rare clarté :

« Le Sahara occidental est un pays riche, et il n’est pas normal qu’il attende ou demande le soutien de qui que ce soit. L’aide humanitaire n’est qu’un paracétamol pour réduire la douleur. L’antibiotique, le seul, c’est une solution politique durable, conforme aux résolutions internationales, et correspondant à l’aspiration légitime de notre peuple à être indépendant. »

Un message net : l’urgence humanitaire ne peut être dissociée du droit à l’autodétermination, pierre angulaire de toutes les résolutions onusiennes sur le territoire.

Une conférence pour remettre la paix au centre

En réunissant partenaires internationaux, organisations humanitaires et acteurs locaux, Alger envoie un signal : la question sahraouie reste un enjeu de paix régional et un test de cohérence pour la communauté internationale.

Reste à savoir si cette mobilisation exceptionnelle se transforme en engagements concrets.

Mais en ce 27 novembre, dans les salons de l’hôtel El Djazair, un fait s’impose :

une lueur d’espoir a bel et bien ressurgi pour un peuple qui attend depuis trop longtemps que justice soit faite.

Atipik TV : couvrir l’histoire des peuples en lutte

Dans le cadre de cette conférence internationale sur le Sahara occidental, dernier territoire africain encore confronté à une occupation coloniale, Lila Lefèvre, s’est personnellement déplacée depuis la Belgique pour co-écrire cet actualité. Fidèle aux principes et à la ligne éditoriale de cette télévision atypique, qui donne la parole aux peuples souvent ignorés et consigne les luttes pour l’indépendance et la dignité. C’est dans cet esprit que la chaîne a couvert l’événement en donnant pour la première l’opportunité à Mimou Chalgou, journaliste en formation et futur présentateur de l’émission « Degré Celsius », de graver dans l’histoire médiatique la voix du peuple sahraoui et de rappeler l’importance de la solidarité internationale face aux injustices persistantes.

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