Aucun pays membre de l’UE n’a encore ratifié la convention internationale sur les droits des travailleurs migrants

À l’occasion de la Journée internationale des migrants, plusieurs organisations expriment leur opposition aux politiques sécuritaires et discriminatoires qui mettent en péril les droits fondamentaux des personnes en mouvement, en particulier dans la région méditerranéenne. La journée du 18 décembre, instituée par l’ONU pour commémorer l’adoption de la Convention internationale sur les droits des travailleurs migrants et de leurs familles, souligne une réalité préoccupante : aucun pays membre de l’Union européenne n’a encore ratifié cette convention !

Depuis plusieurs années, les États membres de l’UE ont intensifié l’externalisation et la militarisation de leurs frontières, mettant en œuvre des mesures restrictives et souvent empreintes de xénophobie. En 2024, des campagnes politiques exploitant le rejet des migrants se sont multipliées, désignant ces populations comme boucs émissaires dans un contexte de crise économique et institutionnelle. Le Pacte sur la migration et l’asile récemment renforcé entérine des pratiques naguère jugées inacceptables, comme la détention systématique et les restrictions croissantes au droit d’asile.

Les accords d’externalisation, financés par l’Union européenne, transfèrent la gestion des migrations à des États tiers tels que la Tunisie et l’Égypte, tout en exposant les migrants à des violences graves : agressions, tortures, esclavage en Libye, et répression accrue sous des régimes autoritaires. Ces accords, loin de proposer des voies migratoires sûres, aggravent les conditions de vie des personnes en déplacement.

Dans de nombreux pays, les militants solidaires des migrants font face à des harcèlements, des poursuites judiciaires, voire des emprisonnements. Parallèlement, les familles des migrants disparus sont abandonnées à une quête interminable de réponses, faute de recherches sérieuses et d’engagement des États concernés.

Les organisations signataires rappellent que migrer pour étudier, travailler ou vivre ailleurs que dans son pays de naissance est un droit fondamental. Être réfugié n’est pas un crime, et le droit à la protection internationale doit être garanti. Face à un système migratoire basé sur la discrimination et la répression, elles appellent à une mobilisation collective pour rejeter les politiques discriminatoires, soutenir les familles des disparus, et défendre une migration sûre et digne pour toutes et tous.

Les migrants, souvent victimes de racisme, de xénophobie et de sexisme, méritent d’être traités avec dignité. Hiérarchiser les vies humaines est inacceptable et va à l’encontre des principes universels des droits humains.

Les associations œuvrant pour la défense des droits humains dans la région euro-méditerranéenne – telles que EuroMed Droits, la Ligue des Droits de l’Homme et l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates – unissent leurs voix pour exiger vérité, justice et dignité pour toutes les personnes migrantes. Ensemble, elles affirment que les droits humains transcendent les frontières.

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