Belgique – Défense : tensions autour du F-35, Francken recadre Dassault

Le choix de la Belgique d’acquérir 34 chasseurs F‑35A américains continue de susciter la polémique. Le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier, a dénoncé une décision incohérente, accusant Bruxelles de compromettre sa crédibilité en restant dans le programme européen du chasseur du futur (FCAS) tout en se tournant vers les États-Unis.
Le ministre belge de la Défense, Theo Francken (N-VA), a répliqué fermement, dénonçant une « arrogance commerciale » de Dassault. Il défend le F-35 comme un choix stratégique et conforme aux obligations de l’OTAN. « La Belgique reste attachée à la coopération européenne, mais personne ne nous dictera nos achats », a-t-il tranché.
À gauche, certains rappellent qu’un autre choix était possible. À l’époque de la décision initiale, les socialistes belges s’étaient opposés au F-35. L’ancien ministre d’État et de la Défense André Flahaut plaidait alors pour l’achat de Rafale français afin de renforcer l’industrie européenne de défense et éviter une dépendance accrue aux États-Unis.
Le débat révèle les tiraillements persistants entre souveraineté européenne, cohérence industrielle et impératifs géostratégiques.