El Aurassi : Perle perchée d’Alger, fierté nationale

Perché majestueusement sur les hauteurs d’Alger, El Aurassi domine la baie de la capitale, offrant une vue à couper le souffle sur la Méditerranée. Ce palace emblématique n’est pas un simple hôtel : c’est un monument de mémoire, un symbole de liberté, un repère de l’élégance algérienne.

Un nom chargé d’histoire

Son nom rend hommage aux Aurès, les montagnes de l’est du pays, bastion de résistance durant la guerre d’indépendance. Là où les moudjahidines ont trouvé refuge, El Aurassi puise son âme. C’est tout un pan de l’identité algérienne qui vibre dans ce nom.

Un joyau inauguré en 1975, magnifiquement rénové

Ouvert en 1975, l’hôtel a connu une grande rénovation entre 2009 et 2012, lui permettant d’atteindre les standards du luxe international tout en conservant son cachet unique. Tout y est pensé pour le confort, le raffinement et l’accueil à l’algérienne.

Luxe, espace et excellence accessible

Les chambres sont très spacieuses, les suites immenses, et les prix abordables pour un établissement de ce niveau. Le rapport qualité/prix est exceptionnel, tant au niveau de l’hébergement que de la restauration. L’hôtel propose un buffet généreux et trois restaurants : algérien, italien et international, chacun offrant une expérience culinaire remarquable.

Un personnel exemplaire, un service sans faille

La propreté est irréprochable, et le personnel fait preuve d’une gentillesse rare, du service en salle au nettoyage, en passant par la blanchisserie. Ici, chacun donne le meilleur de lui-même. Tous mériteraient une médaille du mérite.

Et certains moments restent gravés.

Un soir, lors d’un dîner, nous étions accompagnés d’un jeune couple tout juste marié. Ils étaient tous deux sourds et muets. Nous avons demandé, un peu gênés, s’il était possible qu’un serveur connaissant la langue des signes puisse prendre leur commande, tout en nous attendant à un refus poli. Mais dix minutes plus tard, un jeune homme s’avance vers nous, souriant :

“Je m’appelle Mehdi. Mon frère cadet est sourd-muet. Toute ma famille a appris à communiquer avec lui, alors c’est tout naturel pour moi.”

Un moment d’une rare humanité s’est alors joué sous nos yeux : dans un silence olympien, Mehdi a échangé avec le couple de Nourddine et Kahina avec fluidité et délicatesse. Professionnalisme, sensibilité, chaleur humaine — tout y était.

Des visages, des âmes

Difficile d’oublier Karim, un des doyens des maîtres d’hôtel. Uniforme impeccable, gestes maîtrisés, regard attentif. Il est, à lui seul, une école vivante de l’hôtellerie. Même lorsque l’émotion l’envahit — sa fille unique allait se marier — il n’a jamais failli à ses devoirs. Toujours présent, toujours juste.

Et puis Sarah. Un rayon de soleil, qu’il pleuve ou qu’il vente. Quand elle s’occupe des chambres, elle le fait avec un enthousiasme contagieux, un cœur immense. Si attachante qu’on rêvait de l’embarquer pour Bruxelles ! Elle incarne la chaleur humaine algérienne, celle qui vous manque dès que vous tournez les talons.

Et il y a Jacques, stagiaire venu du Burkina Faso, à la trajectoire aussi discrète qu’admirable. D’abord parachuté à Tizi Ouzou pour une formation technique dans les coulisses — plonge, cuisine, petites mains — il se fait rapidement remarquer. Ses formateurs découvrent en lui une intelligence vive et un potentiel évident.

Titulaire d’un bac scientifique, Jacques nourrit une ambition claire : décrocher un Master II en gestion hôtelière, et devenir manager d’hôtel. Il est alors réorienté vers l’école d’hôtellerie d’El Aurassi, à Alger.

Nous avons beaucoup échangé avec lui. Il parle un français châtié, fait preuve d’une droiture implacable, d’un sérieux remarquable, et d’une maturité rare. Il incarne, à sa manière, la promesse d’une Afrique ambitieuse, talentueuse, et digne.

Une vocation hôtelière

L’hôtel fait partie d’une chaîne présente dans d’autres villes du pays, mais à Alger, il est unique : une école hôtelière le jouxte, attirant des étudiants du monde entier venus apprendre les métiers de l’hospitalité aux côtés des meilleurs.

Infrastructures impeccables

Avec ses terrains de tennis, sa piscine soignée, ses salles de sport, ses salons de détente, El Aurassi propose bien plus qu’un hébergement : une expérience complète.

Une nouvelle direction et une ambition renouvelée

Le nouveau directeur général de l’établissement, connu pour sa rigueur et son impressionnant parcours — il a notamment dirigé de prestigieux hôtels comme El Djazaïr (ex-Saint George) — s’est engagé à offrir à El Aurassi la visibilité qu’il mérite. Conscient que ce joyau souffre d’un cruel manque de communication, il prévoit une stratégie ambitieuse de mise en lumière afin que l’hôtel soit enfin connu et reconnu à sa juste valeur, à l’échelle nationale et internationale.

Il a également promis de rafraîchir la grande salle du buffet, dont les chaises montrent aujourd’hui des signes de fatigue. Cet espace emblématique bénéficiera d’une remise en beauté afin de retrouver le même éclat et la même fraîcheur que les autres restaurants de l’établissement. Un projet attendu avec impatience, à la hauteur du standing de la maison.

Un hôtel sans fausse note

Chercher un défaut à El Aurassi, c’est comme chercher des poux dans la tête d’un chauve. Il n’y en a pas. Ici, l’excellence est la norme, l’humain est au centre, et l’hospitalité est une fierté.

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