État de Palestine : de l’Algérie pionnière aux Européens ralliés
L’histoire retiendra que l’Algérie fut la première, le 15 novembre 1988, à reconnaître l’État de Palestine, quelques heures seulement après sa proclamation à Alger par Yasser Arafat. Trente-six ans plus tard, ce geste visionnaire résonne dans un monde où l’Europe, longtemps engluée dans ses ambiguïtés, se décide enfin à franchir le pas.
Ce lundi à New York, la France, la Belgique, le Luxembourg et Malte, rejoints par Andorre et Monaco, ont officialisé leur reconnaissance. La veille déjà, le Royaume-Uni et le Canada – premiers pays du G7 à oser ce geste – avaient donné le signal, suivis de l’Australie et du Portugal.
Désormais, près de 80 % des États membres de l’ONU – au moins 151 sur 193 – reconnaissent la Palestine. La Russie, l’ensemble du monde arabe, la quasi-totalité de l’Afrique et de l’Amérique latine, ainsi que la grande majorité de l’Asie, de l’Inde à la Chine, avaient déjà montré la voie. L’Europe, elle, arrive en retard, mais finit par rejoindre l’histoire.
Ce tournant intervient alors que la guerre à Gaza, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a rallumé une mobilisation mondiale. Dix-neuf pays ont déjà reconnu la Palestine depuis, révélant une dynamique irréversible.
L’Algérie avait ouvert la marche en 1988. L’Europe, elle, met plus de trois décennies à comprendre que la reconnaissance de la Palestine n’est ni un cadeau, ni une option : c’est une exigence de justice et la seule condition pour bâtir une paix durable.
