France, liberté sous haute surveillance : Les cas Jean-Michel Aphatie et Claire Billet

Jean-Michel Aphatie : Suspendu pour avoir dit la vérité

Jean-Michel Aphatie, journaliste chevronné et voix respectée du paysage médiatique français, pensait savoir comment s’exprimer sans franchir les lignes rouges imposées par le système. Depuis plusieurs années, il s’attache à dénoncer, dans ses chroniques, certains crimes commis en Algérie par la France. Mais la liberté d’expression, même en démocratie, a ses limites lorsqu’il s’agit d’avouer ses propres crimes.

Sa suspension par RTL a choqué. Comment un grand média, dans un pays qui se targue d’être le berceau des droits de l’homme et de la liberté d’expression, peut-il suspendre un journaliste pour avoir simplement rappelé des faits historiques ? La réponse est simple : la vérité dérange, surtout lorsqu’elle met en lumière des aspects sombres de l’histoire nationale.

Face à cette sanction inacceptable, Jean-Michel Aphatie a refusé de plier. Il a immédiatement démissionné, déclarant avec fermeté : « Si je retourne à RTL, cela signifie que j’ai commis une erreur. Or, ce n’est pas le cas. J’ai dit la vérité, celle que j’ai lue dans les livres d’histoire. »

Deux poids, deux mesures ?

Ce cas rappelle le traitement médiatique du conflit israélo-palestinien en France. Il est devenu impératif, pour tout journaliste ou expert pro-palestinien, de commencer ses interventions en condamnant systématiquement les attaques du Hamas du 7 octobre avant d’émettre la moindre critique sur la riposte israélienne. Un rituel imposé sous peine d’exclusion des plateaux.

Jean-Michel Aphatie a suivi une logique similaire : « Oui, la France a commis des crimes en Algérie, mais l’Algérie est une dictature. » Une concession rhétorique qui, pourtant, ne l’a pas protégé.

Sur ce point, un débat s’impose. L’Algérie est-elle une dictature au sens strict ? Certes, la presse n’a pas encore une grande marge de liberté mais tout est en marche pour améliorer le travail médiatique, et certes, des gens comme Boualem Sansal y sont condamnés. Mais la France, elle aussi, censure, marginalise et condamne socialement certains individus jugés dérangeants. Dieudonné, par exemple, n’a pas été emprisonné, mais il a été banni des médias et interdit de salles de spectacle – une forme de peine de mort professionnelle. Et que dire des nombreux journalistes, écrivains et hommes politiques français sanctionnés ou ostracisés pour avoir tenu des propos jugés « non conformes » ?

Claire Billet : Silence forcé sur un documentaire dérangeant

Autre dossier emblématique : celui de la journaliste et réalisatrice suisse Claire Billet. Son documentaire, prévu pour être diffusé sur France 5 le 16 mars prochain, a été brutalement censuré pour des motifs fallacieux.

Depuis deux jours, nous avons tenté de la contacter, mais silence radio. Pourquoi ? Parce qu’elle sait que la moindre déclaration maladroite pourrait lui coûter cher. Critiquer ouvertement la censure qu’elle subit pourrait signifier la fin de ses collaborations avec France Télévisions et d’autres médias francais.

La France en régression démocratique ?

Le cas Aphatie, le cas Billet… Deux exemples récents d’une tendance inquiétante : le recul des libertés en France. Autrefois modèle de démocratie et de liberté d’expression, le pays glisse lentement mais sûrement vers une forme insidieuse de contrôle idéologique.

Et l’avenir ne semble guère plus rassurant : la montée de l’extrême droite et de la droite dure laisse présager un durcissement encore plus marqué. Le pays de Voltaire, de Victor Hugo et de Jean Jaurès serait-il en train de perdre son âme ?

A propos de l'auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *