France Télévisions censure un documentaire sur l’utilisation des armes chimiques en Algérie, mais Atipik le rend accessible à tous

France Télévisions prend-elle les citoyens français pour des mineurs d’âge incapables de discerner la vérité ? Lorsque l’on parle de l’Algérie, de la guerre d’Algérie, ou des crimes coloniaux, la France semble souffrir d’une amnésie sélective. La liberté d’informer se retrouve sacrifiée sur l’autel de la raison d’État, et la liberté d’expression est remise en question dès qu’il s’agit d’affronter les fantômes du passé colonial.
Le documentaire “Algérie, sections armes spéciales”, basé sur le travail de l’historien dolois Christophe Lafaye, devait être diffusé le dimanche 16 mars 2025 sur France 5. Mais, à cinq jours de la diffusion, la chaîne publique a annoncé son report. Officiellement, il sera reprogrammé ultérieurement. Officieusement, ce report sent le coup politique, lâche et calculé, pour étouffer des révélations qui mettent en cause l’honneur de la République.
Une France qui se contredit en permanence
Les preuves s’accumulent pourtant : la France coloniale a bien utilisé des armes chimiques en Algérie, en contradiction totale avec ses engagements internationaux. Pourtant signataire des traités de non-prolifération et de non-utilisation d’armes chimiques, elle prétend aujourd’hui défendre ces principes face à des régimes comme celui de Saddam Hussein ou de Bachar Al-Assad. Mais que vaut une telle posture quand elle cache ses propres crimes de guerre ?
Doit-on maintenant inscrire le nom de la France aux côtés de l’Irak de Saddam Hussein et de la Syrie de Bachar Al-Assad ? Cette hypocrisie d’État est un affront non seulement à la mémoire des victimes, mais aussi aux principes que la France prétend incarner sur la scène internationale.
Un tabou protégé par le secret défense
L’histoire de la guerre d’Algérie est encore enfermée sous le sceau du secret défense. Les archives restent inaccessibles, verrouillées par une volonté politique manifeste d’éviter d’exposer au grand jour des vérités qui dérangent.
L’utilisation d’armes chimiques n’est pourtant pas une allégation fantaisiste. Le documentaire censuré s’appuie sur des recherches académiques rigoureuses, sur des documents déclassifiés en Suisse, et sur des témoignages accablants. Mais en France, l’État persiste à jouer la carte de la dissimulation et du mensonge officiel.
Une censure maladroite qui renforce le scandale
En tentant de faire taire le documentaire, France Télévisions et les autorités ont obtenu l’effet inverse : l’attention médiatique et publique autour de cette affaire n’a jamais été aussi intense. Le documentaire a déjà été diffusé sur la chaîne suisse RTS le 9 mars 2025 et reste accessible en ligne pour les résidents suisses. Son contenu, relayé sur les réseaux sociaux, ne tardera pas à franchir les frontières.
Le documentaire intégral est visible grâce à ce lien : https://www.facebook.com/share/v/18NaYS8xoD/
Le déni ne fonctionne plus. Il est temps que la France assume son passé colonial, qu’elle ouvre ses archives et qu’elle rende justice aux victimes. Car ce n’est pas en censurant la vérité qu’elle protègera son avenir.