Leïla Rebbouh, l’IA comme horizon, l’Algérie comme ancrage

À l’heure où l’intelligence artificielle bouleverse nos sociétés, les figures qui incarnent cette révolution sont rares, surtout parmi les femmes d’origine maghrébine. Leïla Rebbouh en est une. Née en Belgique dans une famille algérienne, docteure en physique de l’Université de Liège, elle a su tracer son chemin dans un univers longtemps réservé aux hommes et aux géants de la Silicon Valley.
Entrepreneure, chercheuse, conférencière et aujourd’hui Data & AI Evangelist au sein du cabinet international delaware BeLux, elle a construit une expertise reconnue dans la data science, la blockchain et les applications industrielles de l’intelligence artificielle. Fondatrice de LR Data Science dès 2013, elle a fait du traitement et de la valorisation des données son terrain de jeu. Des institutions financières aux start-ups innovantes, elle a prouvé qu’en Europe, l’IA pouvait se mettre au service de l’économie réelle.
Mais l’histoire de Leïla Rebbouh dépasse son seul parcours. Elle illustre un enjeu plus large : celui de la diaspora algérienne hautement qualifiée, capable de bâtir des ponts entre les continents. Si elle envisage aujourd’hui une installation en Amérique du Nord, où se concentrent les plus grands centres mondiaux de recherche et d’investissement en IA, son rôle ne saurait se limiter à l’Occident.
Car l’Algérie – son pays d’origine – a plus que jamais besoin de ses talents. l’Algérie qui veut diversifier son économie, former une jeunesse avide de sciences et d’innovation, et rattraper son retard technologique, pourrait s’appuyer sur des experts comme elle pour accélérer la transition numérique.
Leïla Rebbouh pourrait, à travers des partenariats académiques, des programmes de mentorat ou encore des projets de transfert de savoir-faire, jouer un rôle moteur. Son parcours est une preuve vivante que l’excellence scientifique et entrepreneuriale n’a pas de frontières.
À l’heure où l’IA redessine la géopolitique mondiale, il ne s’agit plus seulement de former des talents, mais aussi de les connecter à leurs racines. L’Algérie, comme d’autres pays du Sud, ne doit pas rester spectatrice : elle doit être actrice. Et pour cela, elle a besoin de femmes et d’hommes comme Leïla Rebbouh.
C’est un appel, aussi bien qu’un souhait : que cette brillante chercheuse, en partance peut-être pour l’Amérique du Nord, garde une main tendue vers la Méditerranée. Parce que l’intelligence artificielle n’aura de sens que si elle sert à réduire les fractures, et non à les creuser.