L’Omerta française : Silence coupable sur les essais nucléaires en Algérie

Tandis que l’Algérie commémore le 13 février 2025, le 65e anniversaire des essais nucléaires français à Reggane, dans le Grand Sud algérien, le lourd silence de la France sur ce sombre chapitre colonial résonne comme un aveu d’échec. Aucun véritable geste de reconnaissance, aucune réparation digne de ce nom n’a été accordée aux milliers de victimes algériennes, tandis que seuls 4 Français sur 600 dossiers auraient reçu des indemnités dérisoires n’excédant pas 10 000 euros.

Aujourd’hui, une conférence se tient au CIC Club des Pins à Alger, présidée par Brahim Boughali, président de l’Assemblée Populaire Nationale, pour réclamer à la France vérité, justice et réparations. Mais en face, c’est toujours l’Omerta : silence d’État et manipulation des faits historiques pour éviter d’assumer une responsabilité écrasante.

Des essais nucléaires aux conséquences désastreuses

Entre 1960 et 1966, la France a mené 17 essais nucléaires dans le Sahara algérien, dont certains en atmosphère libre, provoquant une catastrophe écologique et humaine dont les séquelles sont toujours visibles aujourd’hui. Les radiations ont causé des cancers, des malformations congénitales et des décès parmi les populations locales et les soldats présents sur place.

Malgré les appels répétés de l’Algérie, la France refuse toujours de remettre les cartes topographiques précises des sites de ces explosions, rendant impossible tout nettoyage efficace des zones contaminées. Pour les victimes algériennes, aucune indemnisation n’a été accordée à ce jour.

Un silence stratégique ou un crime dissimulé ?

Le rapport Stora de 2021 avait pourtant recommandé la création d’une commission bilatérale entre la France et l’Algérie pour travailler sur ce dossier. Mais ces recommandations sont restées lettre morte. Des juristes, historiens, des ingénieurs en génie nucléaires algériens dénoncent ce silence coupable, appelant à faire reconnaître le 13 février comme la journée mondiale des victimes des explosions atomiques et à tenir une conférence internationale pour forcer les pays pollueurs à dépolluer les sites contaminés.

Un combat pour la mémoire et la justice

Le chercheur en génie nucléaire Amar Mansouri appelle à réfuter les mensonges français concernant les dommages causés par ces essais. Il insiste sur la nécessité de mobiliser l’opinion publique internationale pour obliger la France à :

  1. Fournir les cartes topographiques des sites contaminés.
  2. Nettoyer ces sites et les dépolluer totalement.
  3. Indemniser équitablement toutes les victimes des maladies causées par les radiations.

Pour les experts algériens, il s’agit là d’un véritable crime contre l’humanité, car la pollution radioactive ne disparaît pas en quelques décennies mais peut s’étendre sur des milliers d’années, affectant non seulement l’homme mais aussi la faune et l’environnement du Sahara algérien.

Le temps des comptes

Pour les Algériens, l’heure est venue pour la France d’assumer sa responsabilité pénale et historique. Le peuple algérien n’oubliera pas et ne cessera de réclamer la vérité. Ce combat est celui de la justice, de la mémoire et du droit à la dignité des victimes. Si la France continue à se murer dans le silence, l’histoire, elle, parlera à sa place.

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