Sommet européen à Bruxelles : entre solidarité affichée et divisions profondes

Le sommet européen tenu les 20 et 21 mars 2025 dans la capitale belge s’est ouvert sur une démonstration de solidarité envers l’Ukraine. Le président Volodymyr Zelensky est intervenu en visioconférence pour rappeler l’urgence d’un soutien renforcé, tandis que les dirigeants européens ont réitéré leur appui inconditionnel à Kiev. Toutefois, au-delà des discours, aucune annonce concrète n’a été faite sur l’ampleur des engagements financiers et militaires.
Le président français Emmanuel Macron a plaidé pour un emprunt commun destiné à réarmer l’Europe, une proposition accueillie avec réticence par certains partenaires européens. L’Autriche et les Pays-Bas se sont fermement opposés à cette idée, illustrant les divisions persistantes au sein de l’Union sur la question du financement de la défense.
Par ailleurs, la Hongrie a refusé de signer les conclusions de la première journée du sommet concernant l’Ukraine, mettant en lumière les tensions internes sur la stratégie à adopter face à l’invasion russe. Cette absence de consensus affaiblit la portée des décisions européennes et entretient le flou sur les engagements réels des États membres.
Le coût du réarmement européen a été estimé à 850 milliards d’euros, une somme colossale qui soulève la question du financement et de la volonté politique nécessaire pour concrétiser ce projet. L’objectif affiché est de garantir une autonomie stratégique et de permettre à l’Europe de se défendre par elle-même d’ici cinq ans.
Cependant, certains pays restent attachés à leurs alliances transatlantiques. Les États baltes, les Pays-Bas et la Pologne souhaitent continuer à acheter leurs armes aux États-Unis, soulignant les divergences sur la manière de renforcer la capacité de défense européenne.
Enfin, ces discussions se tiennent sans visibilité sur la position de Donald Trump, président des États-Unis. Son deuxième mandat pourrait bouleverser les équilibres stratégiques et redéfinir les relations transatlantiques.
Si ce sommet marque une volonté affichée d’affermir l’autonomie européenne, il met également en évidence les profondes dissensions entre les États membres, freinant toute initiative ambitieuse et coordonnée.