Un avenir en suspens pour la monarchie marocaine : Qui de Rachid II ou Hassan III succédera à Mohamed VI ?

Hier, les images de Mohamed VI, roi du Maroc, en compagnie du président français Emmanuel Macron en visite d’État, ont ému les Marocains et surpris le monde. Visiblement affaibli, le roi s’est présenté appuyé sur une canne, amaigri et éprouvé, provoquant un mélange d’inquiétude et d’interrogation au sein de ses sujets. Ces images, à l’allure presque iconique, montraient également deux figures clés de l’avenir royal : le prince héritier Hassan et le frère cadet du roi, le prince Rachid. La question qui agite les sujets de Sa Majesté, et que les médias internationaux et surtout français se gardent de commenter, est simple : qui succédera à Mohamed VI, dont la santé semble de plus en plus fragilisée ?

Mohamed VI, entre défis de santé et pressions politiques

À 60 ans, le roi Mohamed VI est officiellement atteint de sarcoïdose, une maladie auto-immune rare, touchant principalement les poumons mais pouvant également affecter d’autres organes. La progression de cette maladie, visible lors de ses rares apparitions publiques, rappelle la fragilité des dirigeants face aux défis de santé. Pourtant, des rumeurs plus sombres circulent dans les milieux de l’opposition marocaine, affirmant que le souverain pourrait être atteint du syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA), une pathologie dont les symptômes et les effets débilitants pourraient correspondre à ses récentes apparitions. Face à ce contexte médical sensible, certains pronostics vont même jusqu’à parler de quelques mois restants à Sa Majesté, une annonce choquante qui reste néanmoins non confirmée.

Le prince héritier Hassan : un roi en devenir, mais est-il prêt ?

À 20 ans, le prince Hassan est le successeur direct de son père. Depuis son enfance, le jeune prince a été formé pour devenir le futur roi du Maroc. Mais la jeunesse et l’inexpérience du prince soulèvent des questions. Même parmi les proches de la famille royale et les conseillers du Makhzen, la question de son manque de maturité pour assumer un rôle aussi important est évoquée. Devenir Hassan III nécessiterait pour le jeune prince non seulement de posséder une maturité politique forte, mais aussi d’avoir l’appui des élites marocaines, ce qui reste incertain.

Bien qu’il incarne la continuité et que le trône alaouite soit destiné à rester dans la lignée directe, son accession prématurée pourrait s’avérer risquée, tant pour le prince lui-même que pour le Maroc. En effet, à un âge où d’autres héritiers règnent sous la tutelle de régents, Hassan pourrait être mis à l’épreuve d’une monarchie marocaine moderne confrontée à des crises économiques, sociales et politiques.

Le prince Rachid : une alternative expérimentée ?

À l’inverse de son neveu, le prince Rachid, frère cadet de Mohamed VI, bénéficie d’une expérience et d’une maturité reconnues. Charismatique et respecté au sein des cercles de pouvoir, Rachid représente une option plus stable pour assurer la transition. S’il venait à être désigné pour succéder à son frère, il deviendrait alors Rachid II, une référence historique qui renverrait à son ancêtre Rachid Ier, le premier sultan alaouite, célèbre pour ses ambitions et sa conquête du pouvoir dans les années 1660 après avoir tué son propre frère Mohamed, allant devenir Sultan de Marrakech. Il s’empara de Marrakech et de Fès et devint le sultan du Maroc. Cette lignée pourrait légitimer une montée au trône qui s’éloigne de la succession classique.

Le prince Rachid est perçu comme capable de gérer la complexité des défis actuels du Maroc. Cependant, un éventuel passage du pouvoir de Mohamed VI à son frère poserait un dilemme de légitimité : la tradition marocaine ayant toujours privilégié le fils aîné du roi, la désignation de Rachid pourrait susciter des controverses internes et externes mais un précédent ayant existé avec Rachid 1er.

Entre dynastie et modernité : quelle décision pour la couronne ?

La succession de Mohamed VI se trouve à un tournant historique, entre le respect des traditions et l’adaptation aux réalités modernes. Le Maroc, sous son règne, a réussi une transformation économique et sociale peu significative, et demeure confronté à des défis complexes, dont une opposition grandissante et des mouvements sociaux exigeant des réformes et même une scission du Maroc en formant au nord la république du Rif. La décision de succession doit donc prendre en compte non seulement la pérennité de la dynastie alaouite, mais aussi la capacité du futur monarque à garantir la stabilité et la modernité du royaume.

Ainsi, si la continuité est privilégiée, le prince Hassan pourrait monter sur le trône, entouré de régents expérimentés, ce qui permettrait d’assurer une passation douce tout en renforçant progressivement son autorité. Cependant, dans le cas où les instances royales choisiraient la stabilité immédiate et l’expérience, le prince Rachid pourrait être amené à prendre la relève, avec l’appui des élites marocaines.

La question de la succession de Mohamed VI reste ouverte et fait l’objet de nombreux débats. Quelle que soit l’option choisie, elle aura des conséquences profondes pour le Maroc et pour le futur de la monarchie alaouite. L’image d’un roi affaibli et d’un pays en attente rappelle que, parfois, les grandes décisions d’État reposent sur l’équilibre fragile entre tradition et modernité.

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