L’OIF : Quand la francophonie tue ses propres enfants

La Francophonie est-elle en train de trahir ses propres idéaux ? L’affaire ATIPIK éclaire sous un jour inquiétant le double discours de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), censée promouvoir une langue et des valeurs, mais qui semble surtout chercher à contrôler la parole et ses bénéficiaires.

Raymond Gevaert, cofondateur d’ATIPIK, une télévision belge francophone internationale audacieuse, a un jour osé demander le soutien de l’OIF. La réponse ? Pas de budget. Pourtant, quelques mois plus tard, l’OIF, “inspirée” par le concept d’ATIPIK, s’en est allée, la fleur au fusil, plaider auprès de l’Union Européenne pour le financement de « Radio Jeunesse Sahel ». Et devinez quoi ? Elle a décroché un chèque pour ce projet, financé à hauteur de 2,05 millions par l’UE.

Double Standards : Une Francophonie à Deux Vitesses

Comment expliquer ce deux poids, deux mesures ? ATIPIK, une chaîne indépendante, porteuse d’une francophonie libre, pluraliste, et souveraine, dérange. Radio Jeunesse Sahel, en revanche, avec son contrôle étatique et sa ligne éditoriale bien docile, coche toutes les cases. L’OIF semble préférer des médias sous influence à des voix indépendantes capables de porter le flambeau francophone sans courber l’échine.

Pire, cela révèle une hypocrisie qui gangrène la Francophonie. On proclame à grands discours vouloir défendre la liberté d’expression et soutenir les médias dans les zones défavorisées, mais dès qu’un projet indépendant menace de bousculer les équilibres ou de s’émanciper des tutelles, les portes se ferment. Il ne faut pas un média francophone fort ; il faut un média francophone contrôlé.

ATIPIK : Une Renaissance Contre Vents et Marées

Mais la grande ironie de l’histoire, c’est qu’ATIPIK n’a pas sombré. Malgré l’abandon de l’OIF, cette télévision a vu le jour grâce à la détermination de ses fondateurs et à l’appui de son public. Sans millions de l’Europe ou des grandes institutions, ATIPIK grandit et s’impose comme une voix indépendante et authentique, à contre-courant des manigances institutionnelles. Une francophonie audacieuse et populaire, portée par des gens qui croient encore en elle.

L’OIF : Tête de Pont ou Boulet de la Francophonie ?

Ce que cette histoire révèle, c’est une fracture entre deux visions de la Francophonie. L’une est vivante, dynamique, portée par des initiatives comme ATIPIK ; l’autre est figée, bureaucratique, et sert d’instrument au service de quelques intérêts bien compris. L’OIF, en s’inclinant devant la France pour Radio Jeunesse Sahel tout en refusant d’aider ATIPIK, prouve qu’elle n’a pas pour vocation de défendre la diversité francophone, mais bien de l’encadrer, de la domestiquer.

La Francophonie Libre ou Morte

Face à cette situation, une question brûlante s’impose : à quoi sert encore l’OIF ? Si cette organisation ne peut ou ne veut pas soutenir des initiatives réellement indépendantes, alors elle ne défend pas la Francophonie ; elle en devient la prison.

ATIPIK est la preuve que l’avenir de la Francophonie appartient à ceux qui osent et innovent, loin des carcans institutionnels. Mais il est temps de tirer un signal d’alarme. La Francophonie doit choisir : être un instrument de contrôle ou un levier de liberté. La langue française n’a pas besoin de geôliers ; elle a besoin de guerriers.

Alors, chers défenseurs d’une Francophonie libre, regardons les choses en face : l’OIF est-elle encore notre alliée ou devient-elle notre fossoyeur ?

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