Mohamed Amine Belghit : le négationnisme identitaire au service de la provocation médiatique ?

Les déclarations de Mohamed Amine Belghit, se présentant comme historien algérien, sur la chaîne Sky News Arabic ont provoqué une onde de choc en Algérie et au-delà. En niant aux Algériens leur origine amazighe et en qualifiant l’identité amazighe d’« invention de la France et d’Israël », cet intervenant médiocre, sans rigueur académique ni base scientifique, a déchaîné une vague d’indignation nationale.
Pourquoi cette sortie sur une chaîne connue pour son hostilité à l’égard de l’Algérie ? Pourquoi choisir un pseudo-historien unilingue, sans travaux reconnus, pour parler d’un sujet aussi complexe et sensible que l’identité nord-africaine, alors même que les Amazighs ne se trouvent pas qu’en Algérie, mais également au Maroc, en Tunisie, en Libye, au Mali, au Niger et jusqu’aux Îles Canaries ?
La stratégie semble claire : instrumentaliser un discours négationniste pour semer la division et provoquer la discorde au sein d’un pays dont la Constitution reconnaît officiellement le tamazight comme langue nationale et officielle depuis 2016. Il ne s’agit pas ici d’un débat d’opinion, mais bien d’une atteinte grave à la mémoire, à l’identité et à l’unité nationale.
Belghit n’a avancé aucun argument scientifique, aucun fondement historique, rien. Son discours ressemble à celui d’un café de quartier où la haine remplace la pensée, et où les préjugés font office d’archives. Ce genre de propos peut-il rester impuni en République algérienne ? Existe-t-il un cadre légal pour sanctionner ce type de négationnisme identitaire ? En effet, si la loi algérienne protège l’unité nationale et interdit l’incitation à la haine ou la discrimination raciale, la question d’une législation spécifique contre le déni de l’identité amazighe mérite d’être posée.
Déjà, plusieurs partis politiques ont réagi vivement, dénonçant une sortie haineuse et provocatrice. Des voix s’élèvent pour demander que Belghit réponde de ses propos devant la justice. Car au-delà de l’insulte faite aux Amazighs, c’est l’État algérien lui-même qui est défié, lui qui a reconnu dans sa Constitution l’âme plurielle de sa nation.
Les autres pays de l’espace amazigh réagiront-ils ? Le Maroc, la Libye, la Tunisie et au – delà sont aussi concernés par cette tentative d’effacement historique. Il s’agit de défendre une identité millénaire, pas seulement en Algérie, mais dans toute l’Afrique du Nord.
Mohamed Amine Belghit, dont les interventions n’ont rien d’historien, pourrait bien être rattrapé par la justice — ou au moins par l’opprobre public. Une chose est certaine : en voulant effacer l’Amazigh, il n’a réussi qu’à réveiller un sentiment d’unité et de fierté dans toute l’Algérie car la mémoire ne s’efface pas. Et l’histoire ne s’écrit pas avec du mépris.