Algérie 2024 : Le Président Tebboune dresse le bilan d’une année charnière et trace les contours d’une nation émergente 

Un discours historique devant un hémicycle comble : entre avancées économiques majeures, quête de justice historique et une vision claire pour l’avenir, le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé avec force et précision les ambitions d’une Algérie émergente.

En cette fin d’année 2024, c’est devant un hémicycle plein à craquer que le Président Abdelmadjid Tebboune a pris la parole pour son traditionnel discours de clôture. Une allocution solennelle, précise et profondément technique, loin des détours politiciens. Cette année revêt une importance particulière : marquée par sa réélection pour un second et dernier mandat de cinq ans, elle symbolise également un tournant décisif pour l’Algérie, désormais solidement ancrée sur la voie de l’émergence.

Une Algérie en marche : le train du développement traverse le désert

D’entrée, le Président a souligné l’un des projets phares de son mandat : la connexion ferroviaire du vaste désert algérien. « Le train va siffler à Adrar et à Tamanrasset fin 2025/2026 », a-t-il assuré en français, traduisant à la fois une ambition nationale et un symbole fort d’unité territoriale. Ce projet colossal ne se limite pas au transport, il est un levier stratégique pour le développement économique et social des régions les plus éloignées du pays.

Une économie diversifiée et résiliente

Le Président Tebboune s’est longuement attardé sur le volet économique, soulignant une année 2024 exceptionnelle pour l’investissement étranger. Grâce à une nouvelle loi d’investissement plus incitative que jamais, l’Algérie a enregistré pas moins de 160 projets internationaux majeurs. « Les plus grands groupes étrangers se bousculent aux portes de l’Algérie », a-t-il déclaré avec une fierté assumée.

Les effets directs de cette politique sont indéniables : des centaines de milliers d’emplois ont été créés, tandis que le taux de croissance économique a atteint 4,1 %, surpassant largement la moyenne européenne. Le secteur de l’énergie, pilier central de cette transformation, témoigne d’une réussite exemplaire. L’Algérie raffine désormais la totalité de son essence grâce à des sociétés 100 % algériennes, et bientôt, ce sera également le cas pour le diesel et le kérosène. En parallèle, le pays s’engage résolument vers une énergie zéro carbone, tout en devenant un acteur stratégique dans l’exportation d’électricité vers l’Afrique et l’Europe, consolidant ainsi sa position de puissance énergétique régionale.

La sécurité hydrique et l’agriculture : des priorités stratégiques

L’eau potable demeure une priorité absolue pour le Président Tebboune. De vastes projets de dessalement d’eau de mer ont vu le jour, couplés à une politique ambitieuse de recyclage des eaux usées, dont 30% seront dédiés à l’agriculture.

Sur le volet agricole, le Président a rappelé le rôle historique de l’Algérie comme grenier de l’Afrique et de l’Europe depuis l’époque romaine. Aujourd’hui, l’autosuffisance en blé dur est une réalité, et l’exportation est désormais à l’ordre du jour.

L’industrialisation et la jeunesse : les moteurs de demain

Avec un taux d’industrialisation ayant doublé de 3% à 6% depuis 2019, le Président ambitionne d’atteindre 12% d’ici 2029. Une vision qui s’appuie sur la jeunesse algérienne, riche d’1,8 million d’étudiants universitaires et de 13 millions d’élèves scolarisés. « Notre jeunesse est notre plus grand atout, elle sera au cœur de la numérisation et de l’industrialisation de notre pays », a martelé le Président.

Une justice historique incontournable

Le Président Tebboune a ensuite abordé avec gravité les crimes coloniaux français. Il a dénoncé les actes du Maréchal Bugeaud, évoquant les « enfumades », les « colonnes infernales » et la politique de terre brûlée qui ont causé des souffrances incommensurables. « 5.630.000 Algériens ont été massacrés entre 1832 et 1962 », a rappelé le Président.

Il a précisé que l’Algérie n’attend ni excuses ni dédommagements, mais une reconnaissance officielle et honnête des crimes perpétrés. « Les têtes de nos martyrs, exposées comme des trophées dans les musées français, doivent revenir en Algérie », a-t-il insisté.

Le Président a également pointé du doigt les conséquences des essais nucléaires français à Reggane, dont les effets dévastateurs persistent encore aujourd’hui.

Politique étrangère : fermeté et diplomatie active

Sur le plan international, le Président a réaffirmé le soutien indéfectible de l’Algérie à la cause palestinienne. Il a rappelé le rôle central de la diplomatie algérienne dans la reconnaissance de la Palestine par l’ONU et par 140 pays membres.

Concernant le Sahara Occidental, il a dénoncé l’ingérence historique française et réaffirmé que ce territoire demeure une terre occupée, inscrite au Conseil de Sécurité de l’ONU comme une question de décolonisation non résolue. « L’autonomie du Sahara occidental sous la souveraineté marocaine est en vérité une idée née à Paris » a-t-il affirmé.

Un horizon clair pour l’Algérie

Ce discours, chargé d’émotion et de réalisme, a tracé un cap clair pour les années à venir. Le Président Tebboune a prouvé que l’Algérie ne se contente plus de suivre, mais qu’elle entend prendre sa place parmi les nations émergentes. En clôture, il a lancé un appel à l’unité nationale et à la mobilisation collective : « Nous avons les ressources, la jeunesse et la volonté. Ensemble, nous ferons de l’Algérie un modèle pour l’Afrique et au-delà. »

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