Amir DZ : de délinquant à « opposant » fabriqué, le scandale français

Photo: Amir DZ aux côtés du fondateur du mouvement terroriste Rachad

L’affaire Amir Bokhors, alias Amir DZ, illustre à elle seule les dérives de la politique française d’accueil, mais aussi l’instrumentalisation médiatique et politique lorsqu’il s’agit de l’Algérie.

Né en Algérie d’un père inconnu et d’une mère en grande précarité, contrainte à la prostitution pour survivre, Amir Bokhors quitte tôt l’école — sans même achever ses études primaires. Dans les années suivantes, il se forge une réputation trouble, mêlant petits délits et fréquentations douteuses.

Après un périple de plusieurs semaines à travers l’Europe, il tente sa chance en Allemagne, où il dépose une demande d’asile. Les autorités allemandes examinent son dossier et le rejettent : débouté, il est censé être renvoyé vers son pays d’origine. Mais plutôt que de se soumettre à la décision, il prend la direction de Paris.

Un contournement des règles européennes

Selon les accords de Dublin, la France aurait dû refuser sa demande d’asile, puisque celle-ci avait déjà été examinée et rejetée en Allemagne. Pourtant, Paris déroge aux règles. Non seulement l’asile lui est accordé, mais il se voit attribuer un titre d’« opposant politique ». Les autorités françaises vont jusqu’à lui reconnaître, de manière controversée, une étiquette de « journaliste d’investigation », alors qu’il n’a ni diplôme ni expérience journalistique sérieuse.

Un “opposant” aux méthodes douteuses

Amir DZ s’impose sur les réseaux sociaux en diffusant des rumeurs ciblées contre de hauts fonctionnaires algériens et leurs familles. Des contenus souvent invérifiables, parfois grossiers, alimentant un climat de suspicion et de haine. Ses activités, à forte dimension mercantile, n’ont rien d’un travail journalistique structuré ou documenté.

Ses détracteurs soulignent que si Amir DZ avait été marocain ou ouvertement pro-algérien, il aurait probablement reçu une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) et aurait été reconduit aux frontières. Mais sa ligne anti-pouvoir algérien, aussi caricaturale soit-elle, semble l’avoir transformé en « protégé » politique.

Un emballement médiatique contesté

L’affaire connaît un tournant lorsqu’Amir DZ affirme avoir été victime d’une tentative d’enlèvement. L’affaire est portée devant la justice, mais avant même qu’aucune conclusion judiciaire ne soit tirée, les médias français — publics comme privés — s’en emparent. France Télévisions consacre un reportage à l’affaire, donnant à l’intéressé une visibilité inédite.

Pour de nombreux observateurs, il s’agit d’un véritable abaissement des standards journalistiques : surmédiatiser un personnage aux méthodes douteuses, uniquement parce qu’il cible l’Algérie, serait une manipulation politique à peine voilée.

Une affaire qui dérange

Le cas Amir DZ interroge sur la cohérence de la politique migratoire française, la crédibilité du statut d’opposant, et la responsabilité des médias dans la fabrication de figures « convenables » pour servir certains récits diplomatiques. Derrière l’étiquette flatteuse d’« opposant politique » se cache un profil au passé trouble, aux méthodes discutables et au discours orienté.

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