Peuple basque : deux siècles d’oppression linguistique et politique, une identité qui refuse de mourir

Une nation plus ancienne que la France
Installé entre l’Atlantique et les Pyrénées bien avant la naissance des royaumes modernes, le peuple basque — Euskal Herria — possède une langue unique, l’euskara, sans équivalent au monde. Une nation vivante, avec sa culture, ses lois locales et son organisation propre.
La Révolution française : début d’une assimilation forcée
En 1789, au nom de « l’unité et de l’indivisibilité de la République », Paris abolit les fors — ces institutions qui garantissaient l’autonomie basque depuis des siècles. La centralisation jacobine ne tolère qu’une langue : le français.
Dès lors, parler basque devient un acte suspect. Dans les écoles, on humilie les enfants qui osent prononcer un mot en euskara. On leur accroche un signe autour du cou, on les punit physiquement. L’objectif est clair : éradiquer une langue, effacer une identité.
Figures de résistance
Face à cette politique brutale, des voix se lèvent : Jean-Baptiste Elizanburu défend la culture basque dans ses poèmes, Txillardegi fonde le nationalisme basque moderne, et plus récemment Arnaldo Otegi incarne la lutte politique pacifique pour un État indépendant.
La voix prudente de Jean-Michel Aphatie
Originaire du Pays basque français, le journaliste Jean-Michel Aphatie connaît cette histoire. Avec intelligence et prudence — car parler d’oppression dans les médias parisiens est un exercice risqué — il rappelle que le pouvoir central a imposé, siècle après siècle, une uniformisation au détriment des peuples comme les Basques.
Et si toutes les régions faisaient pareil ?
Le pouvoir central redoute un précédent : car si demain la Bretagne, la Corse, l’Alsace, la Savoie, le Pays catalan et l’Occitanie réclamaient toutes leur indépendance, que resterait-il de la France ? Peut-être un hexagone réduit à quelques départements, obligé de repenser entièrement son rapport aux nations qui le composent.
Aujourd’hui : l’indépendance par les urnes
Les partis comme Euskal Herria Bai en France et EH Bildu en Espagne continuent de porter ce rêve. L’époque des armes est révolue ; mais le combat pour la langue, la culture et un État indépendant reste au cœur de l’âme basque. Et il dure depuis bien plus longtemps que la République française elle-même.
“Et si Paris avait peur… c’est peut-être parce qu’il sait que l’unité de la France tient surtout au silence de ses peuples.”