Peuple corse : Une identité méditerranéenne, plus proche de l’Italie que de la France

La Corse, située à seulement 12 kilomètres au nord de la Sardaigne, partage avec l’Italie bien plus qu’une mer : langue, culture, gastronomie, tempérament. Historiquement, elle a appartenu à la République de Gênes jusqu’en 1768, date à laquelle elle est cédée à la France par le traité de Versailles. Pour de nombreux Corses, ce rattachement n’a jamais été un choix, mais une annexion.
FLNC : le Mouvement de Libération Nationale
Dans les années 1970, la colère face à la marginalisation économique et culturelle de l’île explose. Le Front de Libération Nationale Corse (FLNC) voit le jour en 1976. Attentats, sabotages, opérations symboliques… le FLNC a porté la lutte armée pendant des décennies, revendiquant l’indépendance et dénonçant la « colonisation » française. Si l’organisation a annoncé un cessez-le-feu en 2014, elle reste un symbole fort de la résistance corse.
Un peuple debout malgré l’oppression
Le pouvoir central n’a jamais cessé de réprimer les revendications corses : surveillance policière accrue, arrestations de militants, refus de reconnaître officiellement la langue corse. Pourtant, le peuple corse continue de se battre pour ses droits, pour que la lingua corsa vive dans les écoles, les médias et la vie publique.
Figures de la lutte
Parmi les leaders historiques : Edmond Simeoni, père du nationalisme corse moderne ; Jean-Guy Talamoni, ancien président de l’Assemblée de Corse et fervent défenseur de l’indépendance ; Gilles Simeoni, président actuel de l’exécutif corse, qui prône une voie politique et négociée ; et Yvan Colonna, figure controversée, accusé de l’assassinat du préfet Érignac, dont la mort en prison a ravivé la colère populaire en 2022.
Indépendance : une question de temps ?
La question hante Paris : et si la Corse prenait enfin son destin en main ? L’île dispose d’une identité forte, d’une diaspora influente, d’un sentiment national intact. Pour beaucoup, ce n’est pas « si », mais « quand ». Le pouvoir central le sait : chaque crise ravive le rêve d’un drapeau corse flottant seul sur la Méditerranée.