À Gaza, la faim tue autant que les bombes

Depuis plus de 21 mois, la bande de Gaza est le théâtre d’une catastrophe humanitaire sans précédent. Alors que les bombardements israéliens se poursuivent, la population civile affronte une autre menace silencieuse mais tout aussi dévastatrice : la faim.
Dans un témoignage bouleversant transmis à notre rédaction par Amnesty International -Belgique un travailleur humanitaire basé à Gaza décrit un quotidien marqué par l’exode, la destruction et la privation.
« Le 15 mai, l’armée israélienne a pris d’assaut notre quartier et a bombardé sans distinction. Nous avons fui notre domicile sans rien emporter », raconte-t-il. Réfugié chez sa fille dans un logement exigu, il vit aujourd’hui avec plusieurs membres de sa famille entassés dans deux pièces.
Mais le danger ne vient plus seulement du ciel. Après des mois de blocus et la fermeture prolongée des points de passage, la nourriture est devenue un luxe inaccessible.
« Même quand on trouve de la farine, son prix est inimaginable. Voir nos enfants souffrir de la faim nous brise le cœur », confie-t-il. La survie quotidienne se résume désormais à la recherche désespérée de nourriture.
Plus inquiétant encore, il dénonce une stratégie d’affamement délibérée :
« On nous assiège, on nous affame. Je n’ai pas honte de le dire : j’ai faim, comme ma famille. La guerre nous a cassé les os, le siège nous a creusé le ventre. Nous ne sommes pas des mendiants, mais des êtres humains privés de leurs droits fondamentaux. »
Sa maison, comme tant d’autres, a été réduite en ruines.
« Ils ont détruit nos souvenirs. Aujourd’hui, il ne reste plus rien. » Et de conclure :
« Nous ne mourons pas seulement sous les bombes. Nous mourons aussi de faim. »
Amnesty International par la voix de sa directrice générale Carine Thibaut alerte depuis des mois sur les violations graves du droit international commises à Gaza. Elle affirme que cette politique de destruction et de siège constitue un crime contre l’humanité. Face à l’ampleur des besoins et à l’urgence humanitaire, elle appelle à un sursaut de solidarité :
« Chaque jour qui passe coûte des vies. Nous avons besoin de votre soutien pour poursuivre notre travail de documentation, d’alerte et de mobilisation. Faites un don d’urgence. »