Bruxelles: Des organisations appellent les eurodéputés à rejeter le pacte européen sur la migration
Dans une initiative sans précédent, 81 organisations de la société civile se sont unies pour exhorter les eurodéputés à prendre une position ferme contre le pacte européen sur la migration et l’asile, dénonçant son impact néfaste sur les droits fondamentaux des personnes migrantes.
Cet appel intervient après l’accord politique controversé conclu en décembre dernier par les législateurs européens sur le pacte, malgré les mises en garde répétées de plus de 50 organisations de la société civile. L’accord, qualifié de « nouveau chapitre sombre pour l’Europe » par les critiques, est accusé de perpétuer une décennie de politiques migratoires défaillantes qui ont entraîné une cascade de violations des droits de l’homme sur le continent.
Le pacte en question prévoit une série de mesures sévères, notamment la détention de facto aux frontières sans exemption pour les familles avec enfants, des procédures accélérées et inférieures aux normes pour l’évaluation des demandes d’asile, ainsi qu’une expansion du principe controversé du « pays tiers sûr ». Cette dernière disposition suscite des inquiétudes quant au risque accru de refoulement vers des pays hors de l’UE, mettant ainsi en danger la sécurité et les droits des demandeurs d’asile.
En outre, les organisations soulignent que le pacte manque de solutions adéquates pour aborder les défis humanitaires auxquels l’Europe est confrontée, notamment en matière de recherche et de sauvetage en mer. Au lieu de proposer des voies sûres et régulières pour les personnes en quête de sécurité, le pacte semble renforcer les politiques répressives de l’UE, alimentant ainsi une « forteresse Europe » qui compromet la vie et la dignité des migrants.
Le cadre législatif complexe résultant des négociations hâtives entre la Commission européenne et les présidences espagnole et belge du Conseil est décrié comme un échec pour garantir la sécurité et les droits des personnes migrantes. Les garanties minimales soutenues par le Parlement ont été abandonnées, laissant ainsi un vide juridique propice aux abus et aux violations des droits de l’homme.
Face à ces préoccupations, les 81 organisations de défense des droits de l’homme appellent les eurodéputés à voter contre le pacte lors du prochain vote en commission LIBE. Ils affirment que ce pacte menace gravement le droit d’asile dans l’UE et ouvre la voie à une multiplication des violations des droits humains contre les personnes migrantes à travers l’Europe en raison de leur statut migratoire.
Cet appel urgent à la responsabilité politique vise à sauvegarder les principes fondamentaux de dignité humaine et de justice pour tous, et à éviter la création d’un système migratoire européen marqué par l’injustice et les abus. Les organisations de la société civile exhortent les eurodéputés à écouter les voix de la raison et à rejeter un pacte qui compromettrait les valeurs et les engagements européens en matière de droits de l’homme et de solidarité internationale.