Congo : L’UE pourrait suspendre son partenariat avec le Rwanda, annonce Charles Goerens

Lors de l’émission Le Vrai Dialogue sur Atipik TV, enregistrée au Parlement européen et diffusée le 8 février, l’eurodéputé luxembourgeois Charles Goerens a révélé que la situation en République démocratique du Congo (RDC) sera débattue à Strasbourg lors de la séance plénière du 10 au 13 février. Selon lui, les eurodéputés pourraient demander la suspension du Mémorandum of Understanding (MOU) signé entre l’Union européenne et le Rwanda.
Ce MOU prévoit un investissement européen de 900 millions d’euros dans les infrastructures rwandaises. Il suscite la controverse, car le Rwanda est accusé de soutenir le groupe armé M23, responsable de massacres et de pillages en RDC. Goerens estime que « la majorité des groupes politiques devraient voter en faveur de la suspension ».
Cependant, cette suspension n’est pas encore inscrite à l’ordre du jour officiel. Si elle est adoptée, cela marquerait un tournant dans les relations entre l’Union européenne et le Rwanda.
Dans ce contexte, le peuple congolais dénonce le silence quasi-complice de la Belgique, ancien colonisateur du Congo, et critique le traitement médiatique de ces événements. Les médias traditionnels belges sont accusés d’une certaine légèreté en relatant les massacres comme de simples « conquêtes » du M23, minimisant la gravité de la situation.
Sur le terrain, le M23 poursuit son avancée militaire, malgré un cessez-le-feu décrété puis rapidement rompu. Après avoir occupé la cité minière de Nyabibwe, le groupe armé prépare une offensive sur Kavumu, une ville stratégique proche de l’aéroport de Bukavu. Selon l’ONU, les récents combats ont déjà fait au moins 2 900 morts. À Goma, les habitants ont été contraints d’assister à un meeting du M23, alors que les commerces étaient fermés sur ordre du groupe armé.