EuroMed Droits appelle la Commission européenne à retirer le Maroc, la Tunisie et l’Égypte de la liste des pays sûrs

Alors que la Commission européenne s’apprête à dresser une première liste de “pays d’origine sûrs”, un signal d’alarme retentit du côté des défenseurs des droits humains. Parmi les pays désignés : l’Égypte, la Tunisie et le Maroc. Une décision qui inquiète profondément EuroMed Droits, pour qui cette qualification est non seulement trompeuse, mais aussi lourde de conséquences pour les migrants et demandeurs d’asile.
Derrière cette notion de “sûreté”, une réalité bien plus sombre : répression politique, harcèlement des défenseurs des droits, violences à l’encontre des migrants, et procédures judiciaires instrumentalisées. En Égypte, ce sont près de 60 000 détenus politiques qui croupissent en prison. En Tunisie, les discours haineux à l’égard des réfugiés sont devenus une arme politique. Au Maroc, la liberté d’expression est régulièrement étouffée, et les conditions de vie des migrants restent indignes.
Qualifier ces pays de “sûrs”, c’est fermer les yeux sur ces violations. C’est aussi exposer les personnes vulnérables à un système d’asile expéditif, injuste et potentiellement illégal, en contradiction directe avec la Convention de Genève. Pire encore, cette désignation ouvre la porte à des accords qui permettraient d’y renvoyer des migrants… même s’ils n’y ont jamais mis les pieds.
Face à cette dérive, EuroMed Droits appelle l’Union européenne à faire preuve de cohérence et de responsabilité. La protection des droits humains ne peut pas être sacrifiée sur l’autel de la gestion migratoire. Il est temps de retirer l’étiquette “sûr” à des pays qui ne le sont tout simplement pas.