France : Nous voulons un musée pour les irradiés de la République
Après dix années de tergiversations, l’Élysée a enfin choisi le site du futur musée dédié aux victimes du terrorisme. Il sera installé dans une caserne du 13ᵉ arrondissement de Paris, et rappellera les attentats de 2015, qui ont profondément marqué le pays. Ces crimes ont donné lieu à des marches républicaines rassemblant jusqu’à 4 millions de manifestants à travers la France, un événement sans précédent.
Mais qui, au sommet de l’État, d’un président de la République à l’autre, a pensé à un musée dédié aux « irradiés » – ces victimes des essais nucléaires français dans le Sahara algérien puis en Polynésie française ?
Aujourd’hui, seul un Livre blanc, publié plus de 60 ans après la première explosion de la bombe atomique à Reggane, pourrait permettre de connaître le bilan humain et écologique des 210 essais nucléaires réalisés entre 1960 et 1996. Pourtant, les victimes restent innombrables : cancers chez les adultes, malformations chez les enfants. Ces conséquences touchent non seulement le personnel militaire et civil impliqué dans les essais, mais aussi les populations locales, d’un territoire à l’autre.
Cette dette envers l’Algérie et les populations touchées demeure largement ignorée, en partie à cause d’un personnel politique parfois rallié aux thèses de l’extrême droite sur la prétendue « pacification » de la colonisation.
