Horizon Europe : Pourquoi certains pays méditerranéens sont associés et d’autres pas ?

Le programme Horizon Europe, doté d’un budget de 95,5 milliards d’euros pour la période 2021-2027, est la principale initiative de l’Union européenne en matière de recherche et d’innovation. Il vise à renforcer la compétitivité mondiale de l’Europe tout en répondant aux défis sociétaux majeurs. Les pays méditerranéens, en raison de leur proximité géographique et de leurs liens historiques, jouent un rôle clé dans ce programme.

L’adhésion d’Israël, de l’Égypte et de la Tunisie

Israël, en tant que pays associé à Horizon Europe, bénéficie d’une participation pleine et entière aux appels à projets, avec un accès complet au financement. Cette association repose sur des accords bilatéraux solides et une coopération scientifique de longue date.

La Tunisie a rejoint Horizon Europe en mars 2022, devenant ainsi le premier pays du voisinage sud à obtenir ce statut. Cette avancée résulte d’un processus de négociation mené par la Commission européenne, visant à renforcer la coopération en matière de recherche et d’innovation avec ses voisins méridionaux.

L’Égypte, quant à elle, a conclu les négociations pour son association en avril 2025, avec une signature officielle enterrée ce 22 octobre 2025. Cette évolution témoigne de la volonté de l’UE de renforcer ses partenariats stratégiques dans la région.

Le cas du Maroc : une association imminente

Le Maroc, bien qu’il ne soit pas encore officiellement associé, participe activement à Horizon Europe. La Commission européenne a ouvert la voie à son association, et des discussions sont en cours pour finaliser cet accord. Le Maroc est déjà impliqué dans des initiatives telles que la “Mediterranean Initiative”, qui encourage la coopération avec les partenaires méditerranéens sur certains sujets du programme de travail. Cette participation précoce témoigne de l’engagement du Maroc en matière de recherche et d’innovation.

Pourquoi l’Algérie n’est-elle pas associée ?

L’Algérie, malgré sa stabilité et son statut de partenaire stratégique de l’UE, n’a pas encore entamé de négociations pour rejoindre Horizon Europe. Le cadre de coopération entre l’UE et l’Algérie est défini par un accord d’association signé en 2002 et entré en vigueur en 2005. Cet accord couvre divers domaines, mais ne comprend pas de volet spécifique pour la recherche et l’innovation (Trade and Economic Security).

Bien que l’Algérie soit éligible à participer à certains appels à projets, sa participation est limitée et ne s’accompagne pas de financement automatique. Pour bénéficier d’un accès complet aux financements et aux opportunités du programme, un statut d’association officiel serait nécessaire.

Les bénéfices pour les pays méditerranéens

L’association à Horizon Europe offre aux pays méditerranéens plusieurs avantages :

• Accès au financement : Les entités des pays associés peuvent recevoir des financements pour leurs projets de recherche et d’innovation.

• Partenariats renforcés : La participation au programme favorise la collaboration avec des institutions de recherche de premier plan à travers l’Europe.

• Renforcement des capacités : Les projets financés contribuent au développement des infrastructures de recherche et à la formation des chercheurs.

• Réponse aux défis communs : La coopération permet de traiter des enjeux régionaux tels que le changement climatique, la gestion de l’eau et la santé publique.

Le Pacte pour la Méditerranée : une nouvelle ère de coopération

Le 16 octobre 2025, l’UE a lancé le “Pacte pour la Méditerranée”, une initiative visant à renforcer les partenariats avec les pays du sud et de l’est de la Méditerranée. Ce pacte s’appuie sur des programmes existants tels qu’Erasmus+, Creative Europe et Horizon Europe, pour promouvoir la coopération dans les domaines de la recherche, de la culture, de la jeunesse et du sport (Middle East, North Africa and the Gulf).

Le Pacte pour la Méditerranée offre une opportunité pour l’Algérie de renforcer ses liens avec l’UE. En rejoignant Horizon Europe, l’Algérie pourrait bénéficier d’un accès accru aux financements, favoriser la mobilité de ses chercheurs et développer des projets communs pour répondre aux défis régionaux.

Alors que certains pays méditerranéens ont déjà rejoint Horizon Europe, d’autres, comme l’Algérie, n’ont pas encore franchi le pas. Le Pacte pour la Méditerranée représente une occasion stratégique pour l’Algérie de renforcer sa coopération avec l’UE et de participer activement aux initiatives de recherche et d’innovation. Une telle démarche pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour le développement scientifique et économique de la région.

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