L’Allemagne rompt avec sa rigueur budgétaire face à la menace Trump

Dans un revirement spectaculaire de doctrine économique, les principaux partis allemands ont scellé un accord de principe pour assouplir le fameux « frein à l’endettement » inscrit dans la Constitution. L’objectif : débloquer jusqu’à 1 000 milliards d’euros sur dix ans pour renforcer la défense et moderniser les infrastructures du pays. En toile de fond, une inquiétude croissante face à un éventuel retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
« Nous ne pouvons plus attendre », a déclaré Friedrich Merz, chef de file des chrétiens-démocrates (CDU), évoquant les récentes décisions de Trump, qui a suspendu l’aide militaire à l’Ukraine et imposé de nouvelles barrières commerciales aux alliés européens. La CDU et les sociaux-démocrates (SPD) veulent convoquer dès la semaine prochaine une session spéciale du Bundestag pour accélérer les réformes avant l’entrée en fonction du nouveau parlement.
Au cœur du plan : la création d’un fonds extrabudgétaire de 500 milliards d’euros pour l’infrastructure et l’exclusion des dépenses de défense (au-delà de 1 % du PIB) du calcul de la dette. Une manœuvre risquée, juridiquement contestable, qui pourrait se heurter à la Cour constitutionnelle. Mais pour les centristes allemands, la priorité est claire : ne pas laisser la sécurité de l’Europe reposer sur des promesses fragiles venues de Washington.
Le message est sans ambiguïté : l’Allemagne prépare une nouvelle ère de souveraineté stratégique – même au prix de ses dogmes budgétaires les plus sacrés.