Le Cœur Algérien Bat à Liège : Un Moment d’Émotion et de Fierté au Musée de la Cité Ardente

Ce vendredi 6 septembre 2024, en fin de journée, la rédaction d’ATIPIK s’est rendue à Liège pour couvrir l’avant dernier jour de vote de la diaspora algérienne aux élections présidentielles. Là, au cœur de la prestigieuse cité ardente, se déroulait le vote de la diaspora, petite en nombre mais immense en détermination. Grâce à un geste généreux de l’un des directeurs exécutifs du musée de la Boverie, Hamid MAMERI, lui-même d’origine algérienne, un espace avait été aménagé au sein du musée pour permettre aux Algériens de voter en toute transparence, un véritable symbole de respect et de solidarité.

À notre arrivée, nous avons immédiatement perçu l’importance de l’événement : une délégation diplomatique, menée par l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, était présente sur les lieux. Son but : être aux côtés de ses compatriotes en ce jour significatif. Nous étions sur le point de quitter les lieux quand un jeune algérien, Samir, accompagné de sa mère, a fait son entrée. Samir, né à Liège, portait sur ses épaules un grand drapeau algérien, et arborait fièrement une casquette aux couleurs nationales. Après avoir voté, il se préparait à partir, mais l’ambassadeur, visiblement ému de voir ce jeune homme portant avec tant de fierté le drapeau tricolore, s’est approché de lui. Dans un geste spontané, il lui a offert une broche tricolore. Samir, tremblant de joie et d’émotion, a accepté ce symbole avec un respect palpable, sous les regards émus des responsables du bureau de Liège, de la délégation diplomatique, et surtout de sa mère, qui avait les larmes aux yeux.

Ce moment de communion a pris une dimension encore plus profonde lorsque nous avons appris que le grand-père maternel de Samir était un Martyr de la révolution de 1954, une figure de sacrifice pour l’indépendance algérienne.

Pour beaucoup de Belges, cet attachement viscéral des Algériens à leur drapeau reste un mystère. Où qu’ils aillent, à la vue de ce drapeau, les Algériens s’émeuvent, parfois jusqu’aux larmes. La communauté algérienne en Belgique, forte de près de 100 000 membres dont 60 000 enregistrés au Consulat d’Algérie à Bruxelles, est une communauté discrète, ancrée dans l’histoire de la région depuis les années soixante. À l’époque, une convention belgo-algérienne avait été conclue pour faire venir des ouvriers algériens, destinés à travailler dans les mines de charbon, alors l’orgueil de l’économie wallonne belge. En dehors de quelques vagues d’étudiants universitaires, il a fallu attendre le milieu des années 90 pour voir l’arrivée de quelques milliers d’Algériens fuyant la décennie noire, une période durant laquelle les terroristes islamistes ont commis des atrocités inimaginables, entraînant la mort de près de 250 000 Algériens avant que le pays ne retrouve progressivement sa stabilité.

Aujourd’hui, au cœur du musée de la Boverie à Liège, ce n’était pas seulement un vote. C’était un hommage vibrant à l’histoire, à la résilience et à l’identité d’une communauté. Un rappel poignant que, même loin de leur terre natale, le cœur de Samir et celui de tous les Algériens battent toujours pour leur pays, avec une intensité qui traverse les générations et les frontières.

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