Le Sommet de l’IA de Paris : un échec symbolique pour la diplomatie française

Le Sommet de l’intelligence artificielle de Paris, qui s’est achevé le 11 février, s’est transformé en semi-échec diplomatique. Malgré la volonté de coordonner la gouvernance mondiale de l’IA autour d’une déclaration commune prônant une technologie « ouverte, inclusive et éthique », les États-Unis et le Royaume-Uni ont refusé de la signer.
Le vice-président américain J.D. Vance a clairement affiché une opposition frontale, vantant les États-Unis comme « leaders dans l’IA » et réaffirmant leur intention de préserver leur suprématie sans se soumettre à des régulations internationales. Le Royaume-Uni a également décliné l’invitation, invoquant la préservation de ses intérêts nationaux.
À l’inverse, 58 pays, dont la Chine, la France et l’Inde, ont soutenu l’appel à un « dialogue mondial » visant à éviter une concentration du marché. Cette approche, portée par Emmanuel Macron, s’oppose à celle des États-Unis, qui craignent de freiner une industrie en pleine expansion.
Pour les observateurs, ce sommet a manqué une opportunité cruciale de rassembler les grandes puissances autour de règles communes. Le patron d’Anthropic, Dario Amodei, a qualifié l’événement d’« opportunité ratée », soulignant le manque d’engagement sur les enjeux cruciaux de sécurité, de démocratie et d’impact sur l’emploi.
En réponse à cette division, l’Union européenne a dévoilé un plan ambitieux d’investissement de 200 milliards d’euros pour promouvoir une IA fiable et éthique, mais le leadership mondial reste toujours disputé.