Les Algériens de Belgique commémorent le Hirak : une mémoire toujours vive (vidéos)

Il y a six ans, en février 2019, le peuple algérien s’est levé d’une seule voix pour exiger la fin d’un système s’accrochant au pouvoir depuis près de deux décennies. Abdelaziz Bouteflika, affaibli par la maladie, était poussé vers un cinquième mandat par son entourage, notamment son frère Saïd, réel maître du pouvoir depuis 2013. Face à cette situation, le peuple a dit « NON ».

Parmi ceux qui ont suivi de près cette étape cruciale de l’histoire algérienne, la jeunesse de la diaspora a été en première ligne. En Belgique, nous avons rencontré deux jeunes lycéennes belgo-algériennes, Lamisse et Loubna. L’une venue de Flandre, l’autre de Wallonie, elles se sont donné rendez-vous au square Patrice Lumumba – anciennement Champ de Mars – pour commémorer le Hirak. Ce lieu symbolique, renommé en hommage au héros congolais de l’indépendance, a également été investi l’année précédente par des organisations comme RACHAD et MAK, classées terroristes par l’Algérie, et qui revendiquaient leur héritage du Hirak. Mais pour Lamisse et Loubna, aucun doute n’est permis : le Hirak appartient avant tout au peuple algérien.

Loubna, francophone de Wallonie

Elles se souviennent de la mobilisation inédite et pacifique qui, chaque vendredi pendant deux ans, a vu des millions d’Algériens descendre dans les rues, sans violences, sans débordements, jusqu’à la chute du régime Bouteflika. Une révolution pacifique qui a stupéfié le monde et changé le destin du pays.

Lamisse, néerlandophone de Flandre

Six ans plus tard, l’Algérie a parcouru un long chemin. Abdelmadjid Tebboune, élu en 2019, entame son second et dernier mandat, affirmant son engagement à respecter la Constitution qui limite la présidence à deux mandats de cinq ans. Le pays est entré dans une nouvelle phase : la lutte contre la corruption, qui a gangrené l’État pendant vingt ans, bat son plein. De nombreux oligarques dont Ali Haddad, hauts fonctionnaires dont Said Bouteflika et officiers supérieurs ont été jugés et condamnés.

Parallèlement, l’Algérie s’attelle à diversifier son économie et à accélérer sa numérisation. Des méga-projets sont en cours, visant à faire du pays une locomotive pour l’Afrique. Sur le plan international, elle adopte une stratégie d’indépendance politique tout en multipliant ses partenariats économiques à l’Est comme à l’Ouest, plaçant les intérêts nationaux au premier plan.

Pour la jeunesse de la diaspora, comme Lamisse et Loubna, le lien avec l’Algérie demeure indéfectible. Même loin, elles restent attentives aux évolutions du pays et conscientes de leur rôle dans son avenir. Car si l’Algérie a changé, c’est aussi grâce à cette jeunesse, en Algérie et ailleurs, qui veille, apprend et se souvient.

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