Les koweïtiens dans les années 50 : le cinéma s’incline devant le soutien au FLN en Algérie
Dans les méandres de l’histoire, des liens indéfectibles se tissent entre les peuples, transcendant les frontières et les époques. Aujourd’hui, alors que qu’un hommage aux Koweïtiens s’impose, il est essentiel de rappeler un chapitre souvent méconnu par la nouvelle génération d’Algériens mais poignant de cette relation : l’amitié sincère entre le peuple koweïtien et le peuple algérien, une amitié forgée dans les tumultes de la lutte pour la liberté.
L’histoire remonte aux années cinquante, à une époque où l’Algérie luttait farouchement pour sa libération du joug colonial français. Pendant que les élèves koweïtiens, eux-mêmes sous la domination britannique, poursuivaient leurs études, une tradition profondément enracinée animait leurs semaines : consacrer une après-midi à la culture, au théâtre ou au cinéma. Pour ce faire, ces jeunes devaient apporter une modeste somme d’argent à l’école chaque début de semaine. Malgré leur propre situation de colonisés et bien avant la découverte de l’or noir, la générosité et la solidarité des Koweïtiens se révélèrent sans bornes. Les écoles koweïtiennes, modestes mais empreintes de valeurs nobles, décidèrent de consacrer leur budget culturel pour soutenir le Front de Libération Nationale (FLN) algérien. Cet acte de solidarité, souvent méconnu, reste un témoignage poignant de l’engagement des uns envers les autres.
Le 19 juin 1961, le Royaume-Uni met fin à son protectorat sur le Koweït, accordant ainsi à ce petit État, riche en actions bien qu’il soit géographiquement modeste, l’indépendance qu’il attendait depuis longtemps. Cependant, à peine quelques jours après cette accession à la souveraineté, l’Irak voisin menace d’annexer le Koweït. Face à cette menace imminente, le peuple koweïtien se tourne vers ses alliés, et notamment vers l’Algérie, pour obtenir un soutien crucial. Les troupes britanniques, appuyées par une coalition internationale comprenant de nombreux pays arabes dont l’Algérie, interviennent rapidement pour garantir l’indépendance du Koweït face à l’agression irakienne.
Cette solidarité entre l’Algérie et le Koweït ne s’est pas limitée aux temps troublés du passé. Elle est ancrée dans le présent et se projette vers l’avenir. Les relations entre les deux pays ont prospéré au fil des ans, renforcées par des valeurs communes de fraternité, de respect et de coopération. Le récent décès de l’Emir de l’Etat du Koweït, Son Altesse Nawaf al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, a d’ailleurs suscité une vague de condoléances et de messages de soutien en provenance de l’Algérie, témoignant de l’importance de cette relation.
En témoignent également les actions concrètes entreprises au niveau politique. Le Parlement algérien et le Parlement koweïtien, à travers le Groupe arabe, ont conjointement œuvré pour porter à l’attention de la communauté internationale les souffrances du peuple palestinien à Gaza, démontrant ainsi leur engagement commun en faveur de la paix et des droits de l’Homme.
Enfin, la récente installation du groupe parlementaire d’amitié Algérie-Koweït à l’Assemblée populaire nationale (APN) représente une étape supplémentaire dans le renforcement des liens entre les deux pays.Ainsi, en rendant hommage aux Koweïtiens, nous célébrons non seulement leur histoire et leur résilience, mais également l’amitié sincère qui unit les deux peuples. Une amitié née dans les tourments de l’histoire, forgée dans la solidarité et qui continue de briller comme un phare de fraternité et d’espoir dans un monde souvent tourmenté.