Les rendez-vous médicaux en Belgique virent au cauchemar

En Belgique, décrocher un rendez-vous médical devient un véritable défi. Les délais d’attente s’allongent, parfois sur plusieurs mois, tandis que dans le même temps de nombreux créneaux restent inoccupés parce que les patients ne se présentent pas ou n’annulent pas à temps. Ce double phénomène alimente un cercle vicieux qui fragilise l’accès aux soins et plonge certains patients dans un engrenage administratif et judiciaire.
Pour les personnes âgées, celles qui n’ont pas accès à internet ou encore les étrangers peu familiers des démarches médicales, la situation vire au piège. L’oubli d’un rendez-vous entraîne rapidement une facture, suivie de rappels, de mises en demeure et, dans les cas extrêmes, d’une convocation devant la justice de paix. Ce qui devait être un simple suivi médical se transforme alors en parcours punitif.
Face à cette réalité, de plus en plus de médecins et de kinésithérapeutes choisissent de facturer les rendez-vous manqués, espérant responsabiliser leurs patients. Des plateformes numériques, équipées de systèmes de rappel, sont également mises en place pour limiter les oublis. Mais ces solutions, si elles fonctionnent pour une partie de la population, laissent de côté les plus fragiles.
La question n’est plus seulement médicale, elle est sociale et éthique. Comment lutter contre les abus sans pénaliser ceux qui sont déjà les plus vulnérables ? Tant qu’aucune réponse collective n’est trouvée, le cercle vicieux risque bien de rester, pour beaucoup, un cercle infernal qui vire au cauchemar.