Lila Lefèvre, la journaliste belge résiste à la rhétorique destructrice de Philippe Salord, l’ancien diplomate français

Le vendredi 22 novembre 2024, Lila Lefèvre, journaliste à Atipik TV, participait à l’émission Visions sur Canal Algérie. L’objectif de cette soirée : discuter des polémiques entourant Boualem Sansal et Kamel Daoud, deux écrivains algériens d’expression française. Boualem Sansal fait face à la justice algérienne pour atteinte à l’intégrité nationale, tandis que Kamel Daoud est critiqué pour son livre Houris, accusé de briser les codes éthiques littéraires et médicaux.

Si ce débat aurait pu rester un simple échange d’idées, il s’est rapidement transformé en une attaque personnelle et violente contre Lila Lefèvre, menée par Philippe Salord, un ancien diplomate français et enseignant. Dans une série de commentaires publics publiés sur le site de Canal Algérie et ailleurs, Salord a multiplié les insultes à l’encontre de la journaliste, la qualifiant de « journaliste nulle » et d’« idiote ».

Mais ses mots ne se limitaient pas à des critiques professionnelles. Ils allaient bien au-delà, atteignant directement l’honneur et la dignité de Lila Lefèvre. Le harcèlement a pris une tournure encore plus préoccupante lorsque Philippe Salord s’est procuré l’adresse e-mail personnelle de la journaliste pour lui adresser des menaces, affirmant qu’il ruinerait sa carrière pour avoir signé une pétition contre le livre Houris.

Salord n’a pas seulement ciblé Lila Lefèvre. Dans un acte d’escalade, il a également menacé Raymond Gevaert, professeur émérite de langue française et cofondateur d’Atipik TV, en promettant de ternir la réputation de ce grand homme de lettres belge.

Face à cette vague de harcèlement, Lila Lefèvre a fait preuve d’une remarquable résilience. Plutôt que de céder à la peur, elle a choisi de riposter. Avec l’aide de son avocat belge, elle a notifié Salord de son intention de porter plainte auprès des autorités belges, françaises et d’Europol. Cette démarche a immédiatement fait reculer Philippe Salord, qui, dans une volte-face soudaine, a adressé une lettre d’excuses publiques à Lila Lefèvre.

Dans cette lettre, Salord a tenté de justifier son comportement en invoquant son attachement à la langue française et à ses auteurs. Il s’est présenté comme un Français né en Algérie, ancien enseignant et diplomate ayant servi dans plusieurs pays étrangers affirmant que son devoir était de défendre la francophonie. Mais cette justification, empreinte d’arrogance et de condescendance, ne fait que souligner une profonde incompréhension de la francophonie et des valeurs qu’elle porte.

Non, Monsieur Salord, la langue française n’est ni une arme ni un privilège réservé à certains. Elle est un patrimoine universel, partagé par des millions de locuteurs à travers le monde : Congolais, Français, Algériens, Belges, Marocains, Canadiens, Suisses, Tunisiens, Maliens, Camerounais, et bien d’autres. Elle est un outil de dialogue, de rapprochement et de compréhension mutuelle, non une barrière pour diviser ou humilier.

Lila Lefèvre, par sa réaction courageuse et sa défense inébranlable de l’éthique journalistique, incarne tout ce que la francophonie doit être : un espace de respect, de dialogue et de coopération. Alors que Philippe Salord a érigé des murs de haine et de diffamation, Lila Lefèvre a tendu des ponts d’unité et de justice.

Nous publions ici la lettre d’excuses de Philippe Salord à Lila Lefèvre, un aveu tardif et insuffisant face au préjudice causé. Mais cette affaire nous enseigne une chose : la dignité et le respect triomphent toujours sur les attaques malveillantes. Lila Lefèvre a montré que, face à la rhétorique destructrice, le courage et les valeurs demeurent les meilleures armes.

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