L’initiative Arabe pour la Paix : une pierre angulaire pour une résolution durable du conflit israélo-palestinien
Le conflit israélo-palestinien est l’un des conflits les plus durables et les plus complexes de notre époque, marqué par des décennies de violences et de tensions. Parmi les nombreuses initiatives visant à résoudre ce conflit, l’Initiative Arabe pour la Paix occupe une place importante. Cette proposition stratégique, lancée en 2002 par la Ligue Arabe, représente un effort majeur de la part des pays arabes pour résoudre ce conflit de très longue date.
L’Initiative Arabe pour la Paix est née lors du sommet de la Ligue Arabe à Beyrouth en 2002. Elle propose une solution globale au conflit israélo-palestinien, basée sur deux principaux points, la normalisation complète en ce sens que les pays arabes offrent de normaliser leurs relations diplomatiques, économiques et culturelles avec Israël en échange du retrait israélien complet des territoires occupés depuis 1967, y compris la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza. Le deuxième point principal est la création d’un État Palestinien, en ce sens que l’initiative soutient la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, ainsi que la résolution équitable de la question des réfugiés palestiniens conformément à la résolution 194 de l’ONU.
Il faut dire que cette initiative est significative pour plusieurs raisons, d’abord parce qu’elle bénéficie du soutien unanime des pays membres de la Ligue Arabe, ce qui la rend d’autant plus influente. Ensuite en normalisant les relations avec Israël, l’initiative répond à l’une des principales préoccupations de l’État hébreu : l’acceptation régionale et la sécurité. Enfin, elle offre à Israël un incitatif significatif pour s’engager dans des négociations de paix sérieuses avec les Palestiniens, en espérant que cela contribuera à mettre fin à des décennies de conflit.
Cependant, malgré son potentiel, l’Initiative Arabe pour la Paix est confrontée à de nombreux défis. Les négociations israélo-palestiniennes ont stagné à plusieurs reprises, en partie en raison du manque de volanté politique de la Communauté internationale et de l’absence totale de volonté politique des gouvernements de droite et d’extrême droite qui se sont succédés depuis l’assassinat d’Yitzhak Rabin en 1995 qui a eu lieu à la fin d’une manifestation pour la paix en soutien aux accords d’Oslo sur la place des Rois d’Israël. Sont venus ensuite se greffer d’autres problèmes en jeu perçus comme complexe par d’aucuns comme le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés.
Il va sans dire qu’entre temps, certains pays arabes ont mis en suspens leur engagement envers l’initiative en raison de développements régionaux, tels que les conflits en Syrie, en Libye et au Yémen, quand d’autres ont normalisé sans contrepartie au travers des accords d’Abraham comme c’est le cas pour le Maroc, les Emirats arabes unis, le Bahreïn, le Sultanat d’Oman, la Jordanie, l’Egypte. L’Arabie Saoudite sur le point de normaliser va devoir suspendre ses négociations avec Israël après l’opération « Le déluge d’Al-aqsa » lancée par le Hamas sur le territoire d’Israël. Elle a débuté le 7 octobre 2023 avec l’infiltration de militants du Hamas dans les villes et kibboutzim entourant la bande de Gaza par terre, mer et air à l’aide de deltaplanes motorisés
La normalisation avec Israël reste un sujet controversé au sein de la communauté arabe, avec des opinions divergentes sur la meilleure approche pour résoudre le conflit. Il reste un fait certain, les négociations de paix ont souvent échoué en raison de la méfiance, de la violence sporadique et de la politique intérieure compliquée d’Israël. Les implantations israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est sont une source de contentieux majeure, car elles rendent la création d’un État palestinien contigu très difficile et la situation humanitaire dans la bande de Gaza et en Cisjordanie reste préoccupante, en raison de l’embargo israélien contre la bande de Gaza.
Néanmoins, l’Initiative Arabe pour la Paix reste une pierre angulaire importante dans la quête d’une résolution durable du conflit israélo-palestinien. Elle rappelle l’importance de l’engagement régional dans la recherche de la paix, ainsi que la nécessité d’une coopération internationale pour parvenir à une solution équitable qui répond aux aspirations légitimes des deux parties. Alors que le conflit persiste, l’initiative continue de représenter un espoir et une opportunité pour la paix dans la région.