Pourquoi Bruxelles n’a toujours pas de gouvernement, 11 mois après les élections

Près d’un an après les élections régionales de 2024, la Région de Bruxelles-Capitale reste sans gouvernement. Une situation inédite mais révélatrice des blocages politiques qui peuvent paralyser un système aussi complexe que celui de la Belgique.
La Belgique est un État fédéral composé de plusieurs niveaux de pouvoir : un gouvernement fédéral, trois gouvernements régionaux (Wallonie, Flandre, Bruxelles), et trois communautés (française, flamande, germanophone). Cela signifie que le pays fonctionne avec au moins quatre gouvernements, chacun avec ses compétences spécifiques.
À Bruxelles, la formation du gouvernement régional est toujours dans l’impasse. Depuis 11 mois, l’ancienne équipe ministérielle expédie les affaires courantes, faute d’accord entre les partis. La principale pierre d’achoppement : la participation ou non de la N-VA (Alliance néoflamande), un parti indépendantiste flamand, aux négociations. Ce choix divise profondément les négociateurs et paralyse l’assemblée régionale.
Le 27 mai 2025, de nouvelles discussions ont eu lieu pour tenter d’ouvrir la porte à la droite francophone dans un gouvernement jusqu’ici largement dominé par la gauche. Mais les tensions persistent. Charles Picqué, ancien ministre-président et figure historique de la région, a rappelé récemment qu’« il est indispensable de se parler » pour sortir de cette impasse.
En attendant, les Bruxellois restent les spectateurs d’un blocage qui reflète les tensions communautaires et idéologiques d’un pays aux équilibres toujours délicats.