Qui est Aïcha Dahdouh ? Accusée de complicité avec Kamel Daoud, la face cachée de l’écrivain et de sa psy ?
Le nom de Kamel Daoud, prix Goncourt, résonne dans les cercles littéraires français et algériens comme celui d’un auteur au talent indéniable. Mais derrière la plume, la lumière des projecteurs éclaire des ombres profondes : une violence domestique avérée, des accusations de manipulation, et une histoire d’ascension sur fond de polémiques autour de son rapport à l’islam et aux femmes. Plus troublant encore, son mariage avec la psychiatre Aïcha Dahdouh, accusée d’être bien plus qu’une simple compagne : une alliée stratégique dans l’ascension médiatique et littéraire d’un écrivain complexe.
Le parcours d’Aïcha Dahdouh : d’épouse modèle à figure controversée
Aïcha Dahdouh n’est pas un nom inconnu. Avant de devenir Madame Daoud, elle se présentait sous le nom d’Aïcha Dahdouh-Guermouche, épouse d’un certain Monsieur Guermouche. Elle semblait alors évoluer dans une vie relativement discrète jusqu’à ce que son chemin croise celui de Kamel Daoud, à une période où ce dernier consultait pour des troubles psychologiques à l’hôpital d’Oran. À l’époque, elle était encore mariée à Guermouche, et Daoud vivait une relation tumultueuse avec sa première épouse, Nadjet. Leur rencontre allait sceller un tournant aussi bien personnel que professionnel dans leurs deux trajectoires.
Nadjet : l’ombre d’une première épouse brisée
Le passé conjugal de Kamel Daoud est marqué par une histoire de violence et de domination. Nadjet, sa première épouse, professeur de français, aurait subi de longues années de souffrance psychologique et physique, imposée par un homme instable et décrit comme profondément machiste. Les témoignages évoquent un Daoud islamiste politique à ses débuts, adepte du kamis et partisan d’une Algérie conservatrice.
Le mariage, étouffant pour Nadjet, s’achève en 2016 après des violences graves. Selon un document judiciaire publié par le site Oumma en 2019, elle avait déposé plainte contre lui après avoir été battue avec un bâton en bois, un incident qui lui avait causé une incapacité temporaire. La condamnation de Daoud est tombée en 2018 : un an de prison avec sursis et une amende de 20 000 dinars, réduite en appel à une simple amende. Malgré la gravité des faits, l’écrivain s’en est sorti avec une carrière intacte, soutenu par un système littéraire et médiatique complaisant.
Aïcha Dahdouh : la psychiatre et l’écrivain
C’est dans ce contexte que survient Aïcha Dahdouh, qui devient rapidement Madame Daoud après son divorce de Guermouche. Psychiatre de profession, elle est accusée aujourd’hui par Maitre Fatima Zohra Benbraham, l’avocate attitrée de Saada Arbane de complicité active dans les dérives de son second mari. Si le lien entre médecin et patient soulève déjà des questions éthiques, leur union ajoute un degré supplémentaire de controverse. Les accusations les plus graves portent sur une éventuelle utilisation des informations médicales à des fins littéraires ou stratégiques. Si ces faits étaient avérés, ils constitueraient une violation grave du secret médical, passible de sanctions pénales et professionnelles en Algérie.
En effet, la violation du secret médical est punie par l’article 301 du Code pénal algérien, prévoyant jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende. Dans le cadre d’une telle affaire, la psychiatre pourrait également être radiée de l’Ordre des Médecins, une sanction qui ruinerait sa carrière et son image.
L’irrésistible ascension de Kamel Daoud : une carrière bâtie sur des polémiques
Au-delà de ses relations personnelles, Kamel Daoud est un personnage public controversé. Son ascension fulgurante a commencé avec une tribune publiée dans Le Monde, où il dénonçait les violences sexuelles survenues à Cologne lors du Nouvel An 2016, qu’il imputait à la culture « arabo-musulmane ». Ces propos, bien qu’applaudis par certains, ont suscité une vive controverse, accusant Daoud de stigmatiser les migrants et les musulmans dans un contexte déjà tendu en Europe.
Mais Daoud a prouvé qu’il pouvait capitaliser sur les polémiques pour asseoir sa notoriété. Malgré ses condamnations pour violence conjugale, il a reçu la nationalité française en 2019, un symbole de reconnaissance qui contraste avec les accusations portées contre lui en Algérie. Dans une ironie cruelle, il s’est même permis de devenir une voix dénonçant la condition des femmes dans les sociétés musulmanes, un domaine où sa propre histoire personnelle semble en contradiction flagrante avec ses écrits.
Le rôle d’Aïcha Dahdouh dans l’œuvre de Daoud : complicité ou influence ?
Une question cruciale demeure : quel rôle joue Aïcha Dahdouh dans le succès de son mari ? Certains accusent la psychiatre d’être impliquée dans la genèse de certaines idées présentes dans les œuvres de Daoud, notamment dans Zabor ou les Psaumes ou encore dans ses tribunes polémiques sur l’islam et les femmes. Si ces soupçons ne sont pas confirmés, ils soulignent une relation fusionnelle où les limites entre vie privée et création artistique semblent floues.
Le roman Houris, par exemple, a été accusé de caricaturer la spiritualité musulmane en utilisant des stéréotypes dénigrants. Des observateurs pointent du doigt la possible complicité d’Aïcha Dahdouh dans la conceptualisation de cette vision, compte tenu de son rôle en tant que confidente et professionnelle de santé ayant accès à l’intimité de son époux.
Les vérités qui dérangent
La trajectoire de Kamel Daoud et d’Aïcha Dahdouh révèle une combinaison explosive de pouvoir, de violence, et d’influences. L’écrivain, auréolé de gloire en France, reste une figure controversée en Algérie, où son passé de violences conjugales et son parcours islamiste contrastent avec son image actuelle d’intellectuel « libéral ».
Quant à Aïcha Dahdouh, sa transformation de psychiatre respectée à épouse et collaboratrice de Daoud suscite des interrogations sur son rôle dans les coulisses de cette ascension. Si les accusations de complicité ou de violation du secret médical se confirment, elles pourraient ternir définitivement leur image.
En fin de compte, ces vérités qui dérangent posent une question essentielle : jusqu’où peut-on aller pour construire un mythe littéraire, et à quel prix ? Pour Daoud, comme pour Dahdouh, le prix pourrait bien être leur crédibilité.