Sommet des BRICS+ à Kazan : une nouvelle étape vers le multilatéralisme

Du 22 au 24 octobre, Kazan, capitale de la République du Tatarstan en Russie, accueille la 16e édition du sommet des BRICS+, marquant la première réunion élargie à dix membres. Sous la présidence de la Russie, ce sommet réunit les cinq membres fondateurs (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et les nouveaux entrants (Arabie saoudite, Égypte, Émirats arabes unis, Éthiopie, Iran). Ces onze pays discuteront de questions cruciales telles que le renforcement des institutions du groupe, la paix mondiale et la promotion d’un multilatéralisme plus équilibré.

Le choix de la Russie pour diriger le BRICS+ en 2024 s’explique par la volonté du Brésil de se concentrer sur l’organisation du G20 en novembre. À Kazan, les dirigeants entérineront une « pause » dans l’adhésion de nouveaux membres, comme l’a déclaré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères. Cependant, la Turquie, membre de l’OTAN, a déjà manifesté son intérêt à rejoindre le bloc, créant un contexte diplomatique intéressant.

Sur le plan économique, plusieurs pays comme l’Égypte et l’Iran espèrent tirer profit de leur adhésion pour améliorer leurs relations commerciales et attirer des investissements. L’Égypte, en particulier, souhaite contourner sa pénurie de dollars en utilisant les monnaies locales au sein des BRICS pour ses importations. L’Iran, de son côté, ambitionne une croissance économique soutenue par des investissements étrangers massifs.

Ce sommet se tient dans un contexte géopolitique tendu, alors que la Russie continue de faire face à l’isolement occidental et aux sanctions liées à la guerre en Ukraine. Moscou cherche à démontrer qu’elle n’est pas isolée, mais qu’au contraire, elle s’inscrit dans un monde multipolaire. Le Kremlin vise ainsi à montrer que le BRICS+ peut constituer une alternative aux pressions occidentales, en rassemblant des pays du « Sud global » pour bâtir un ordre mondial plus juste.

Enfin, l’absence du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, remplacé par le chef de la diplomatie saoudienne, a suscité des interrogations sur d’éventuels différends entre les deux puissances énergétiques. Malgré cela, le Kremlin semble confiant quant à l’évolution positive de ses relations avec ses partenaires au sein du BRICS+.

Ce sommet constitue un moment stratégique pour la Russie, qui cherche à prouver sa capacité à rassembler des puissances émergentes face à un Occident perçu comme dominant. Le bloc, en constante évolution, continuera de jouer un rôle majeur dans la refonte des équilibres internationaux.

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