Stop au Syndrome de Stockholm : Arrêtez d’humilier vos peuples !
Je suis en colère, oui, profondément en colère, en tant que citoyenne méditerranéenne, partagée entre l’Europe et le Maghreb, à la fois liée et distante. Mais au-delà de cette colère, c’est une tristesse poignante qui me gagne, celle d’une journaliste internationale qui suit de près l’actualité euro-méditerranéenne. Une tristesse amère, désespérée, noyée dans une frustration qui m’étouffe. Voir le Maroc et l’Algérie dérouler le tapis rouge avec un zèle presque désespéré devant l’ancien colonisateur me sidère. Les chefs d’État et leurs délégations paradent, accueillis par une adulation qui frôle l’obséquiosité, un folklore étouffant de couleurs, de danses, de festivités, et de tables débordantes, comme pour une offrande sacrificielle. Mais à quel prix ? Celui de l’humiliation nationale, celui d’un honneur populaire dilapidé. C’est à vomir.
Le syndrome de Stockholm, cette infâme affection psychologique, s’affiche en pleine lumière et dans toute sa splendeur. En Algérie comme au Maroc, il ne s’agit pas seulement d’un accueil diplomatique. Non, c’est une glorification de l’ancien oppresseur, une mise en scène où les peuples sont réduits au silence, où l’orgueil national s’efface pour laisser place à une allégeance rampante et incohérente. Les médias locaux, au lieu de faire preuve d’analyse et de distance, amplifient cette obsession et déforment l’événement en spectacle de soumission.
Imaginez un instant ! Imaginez qu’en France, Brigitte et Emmanuel Macron accueillent de cette façon Frank-Walter Steinmeier, président allemand et son épouse Elke Büdenbender, en déployant le folklore français, des danses de la Lorraine aux chants d’Alsace. Imaginez les médias français exalter sans arrêt cette visite, ne parler que des honneurs rendus à l’ancien envahisseur ! Non, vous ne pouvez pas, car une telle scène serait inimaginable et, soyons honnêtes, ridicule. La France, comme d’autres nations européennes, ne se rabaisse pas ainsi face à ses invités, encore moins envers ceux avec lesquels l’Histoire a laissé des cicatrices profondes.
Ce scénario désolant m’évoque 2012, lorsque François Hollande et Valérie Trierweiler furent reçus en Algérie avec un faste disproportionné, une courtoisie excessive, presque pitoyable. Nous avons revu ce spectacle en en octobre 2024, cette fois-ci avec Brigitte et Emmanuel Macron au Maroc, dans une danse symbolique de dépendance émotionnelle insoutenable. Que cherchent-ils à prouver ? Qu’ils peuvent sacrifier leur dignité pour une vague reconnaissance ?
Il est temps que le Maroc et l’Algérie se regardent en face et se demandent : de quoi souffrons-nous exactement ? Car oui, cela ressemble au syndrome de Stockholm, où la victime développe un lien étrange, voire malsain, avec son agresseur. Cette soumission, cette fascination pour ceux qui vous ont autrefois rabaissés, spoliés et opprimés, est un poison subtil. Ce syndrome repose sur une dépendance totale, un effacement de soi, un mécanisme inconscient pour « se protéger » d’un affrontement avec la réalité. Et la réalité est celle d’une autonomie bafouée, d’une peur, d’une rage transformée en adulation aveugle.
Où est l’honneur dans tout cela ? Si la France aimait tant le Maroc, alors qu’elle cesse ses politiques discriminatoires à l’égard de la communauté marocaine vivant sur son sol. Qu’elle arrête de les traiter comme des citoyens de seconde zone et les respecte comme elle le fait avec ses résidents allemands, américains ou anglais. Mais cela, personne ne le demande. Personne n’ose confronter l’inconfortable vérité. Au lieu de cela, les dirigeants préfèrent cet hommage pathétique, cette illusion d’une relation harmonieuse, au détriment de la fierté nationale et de la dignité de leurs peuples.
Cette complicité aveugle, cet hommage continuel à l’ancien bourreau n’a plus lieu d’être. Le Maroc et l’Algérie devraient se souvenir que l’intérêt d’un État est d’abord de servir son peuple, de rechercher son bien-être et non de flatter les égos de puissances qui ne les considèrent que pour ce qu’elles peuvent en tirer.
Cessez de parader, de festoyer, de brandir le folklore au visage de ceux qui devraient être traités avec la courtoisie de la diplomatie, rien de plus. Il est temps d’en finir avec ce complexe d’infériorité, avec cette tendance lamentable à oublier qui vous êtes.
Bravo Madame! il faut mettre fin à ces traditions moyenâgeuses. Quelle honte ces folklores. L’Algérie a évolué après Bouteflika mais le Maroc toujours très archaïque. La France cherche ses intérêts et le Maroc dépense plusieurs millions d’Euros pour entendre Macron dire que la solution marocaine est la bonne ! Quelle déliquescence !