Un bureau du Parti Nationaliste Rifain ouvre à Alger et va porter la question du Rif devant l’ONU
Le Parti Nationaliste Rifain (PNR) a récemment ouvert une représentation à Alger, marquant ainsi une étape significative dans sa lutte pour la reconnaissance de la République du Rif et rejetant le système monarchique marocain. Cette initiative, annoncée lors d’une conférence de presse par le représentant du PNR à Alger, Farouk Al-Rifi, risque d’intensifier les antagonismes déjà vives entre l’Algérie et le Maroc.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Jaber El Ghadioui, porte-parole du PNR, a expliqué que l’ouverture de cette représentation à Alger vise à accroître la visibilité de la cause rifaine en Afrique et dans le monde. Il a souligné les liens historiques et culturels profonds entre les peuples rifain et algérien, mettant en avant le soutien traditionnel de l’Algérie envers les mouvements de libération à travers le monde. La question rifaine va être portée devant l’ONU selon les représentants du parti PNR.
Le PNR, fondé en septembre 2023 à Bruxelles, a rapidement entrepris des actions pour promouvoir la question du Rif sur la scène internationale. En octobre de la même année, une délégation du PNR s’est rendue en Afrique du Sud où elle a été reçue au Parlement, cherchant à sensibiliser les instances internationales à la situation des Rifains, qui subissent une répression persistante depuis le soulèvement populaire de 2016, connu sous le nom de Hirak.
Ce mouvement de contestation, le Hirak du Rif, a été déclenché par la mort tragique d’un vendeur de poissons à Al Hoceïma en octobre 2016. Les manifestations qui ont suivi ont été violemment réprimées par les autorités marocaines, entraînant des centaines d’arrestations et des condamnations sévères pour les principaux leaders du mouvement, dont Nasser Zefzafi.
L’ouverture du bureau du PNR à Alger a immédiatement suscité des réactions indignées au Maroc. Des médias locaux ont qualifié cette initiative de « projet bidon » et de « provocation désespérée » de la part du gouvernement algérien. Certains ont même suggéré que cela pourrait constituer un « casus belli » nécessitant une réponse ferme de la part des autorités marocaines.
Cette ouverture de bureau intervient dans un contexte de tensions déjà exacerbées entre l’Algérie et le Maroc. En août 2021, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec son voisin, accusant le Maroc de plusieurs actes hostiles, notamment le soutien au mouvement séparatiste, le Mouvement d’autonomie de la Kabylie (MAK).
Le conflit du Sahara occidental, un territoire toujours revendiqué par le Maroc mais considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU, est l’une des principales sources de tension entre les deux pays. L’Algérie, en tant que principal soutien du mouvement de libération Polisario, entretient des relations tendues avec le Maroc depuis des décennies.