Un Coran contre les coups : les fruits empoisonnés des prêches de Mohamed Zitout

À Sidi Bel Abbès, une femme et son enfant ont été roués de coups par un homme salafiste. La scène, insoutenable, a été filmée et partagée à travers le monde : une mère humiliée, un enfant terrorisé, un criminel sûr de son geste. Et pourtant, trois jours plus tard, que voit-on ? L’agresseur, toujours libre, mis en scène par une association « médiatrice », demandant pardon et offrant un Coran à ses victimes. Pas de plainte, pas d’enquête, pas d’arrestation. Pas de justice.

Ce théâtre sordide n’est pas seulement une insulte aux victimes : c’est un miroir effrayant de ce que certains veulent imposer comme modèle de société. Car ce simulacre de règlement de conflit est exactement ce que prônent des figures islamistes notoires comme Mohamed Zitout, ancien diplomate devenu idéologue salafiste, exilé à Londres depuis trente ans.

Zitout ne cache pas sa vision : dans « son » État islamiste, les femmes ne devraient sortir que trois fois de leur vie — à leur naissance, à leur mariage, et à leur mort. Trois sorties pour une existence sous tutelle. Depuis Londres, capitale d’un État de droit qui lui offre paradoxalement protection, il prêche l’injustice, le mépris des femmes et la négation de la justice moderne, via les réseaux sociaux où il est suivi par des milliers d’Algériens.

Ce que nous avons vu à Sidi Bel Abbès en est la traduction concrète : un crime effacé par un cadeau symbolique, une humiliation justifiée par un rituel religieux, une justice remplacée par une mise en scène.

Est-ce cela que veulent ceux qui vénèrent leur « guide » de Londres ? Un pays où les criminels échappent aux tribunaux, où les victimes sont sommées de pardonner devant une caméra, où un Coran se substitue au Code pénal ?

L’Algérie connaît déjà un fléau insupportable : celui des féminicides. Chaque année, des dizaines de femmes sont assassinées par des hommes violents. Dans ce contexte, la passivité des autorités devient plus qu’une faiblesse : une complicité. Car banaliser la violence domestique, c’est préparer le terrain à l’impunité totale.

C’est une régression. C’est un retour à la barbarie.

Où sont les associations de défense des droits des femmes ? Où est la justice algérienne ? Où sont les voix courageuses pour dire que la religion ne peut en aucun cas remplacer la loi, et qu’aucun État ne peut survivre en abdiquant face à l’arbitraire ?

L’Algérie n’a pas besoin de Zitout et de ses prêches toxiques. Elle a besoin d’un État de droit fort, protecteur, qui sanctionne les criminels et protège les victimes.

Parce que demain, combien d’hommes croiront qu’un simple « pardon » et un Coran suffisent à effacer leurs crimes ?

Non, la violence ne se négocie pas. La dignité des femmes ne se troque pas. La justice ne se remplace pas.

Si l’État abdique, si la société se tait, alors l’Algérie tout entière deviendra prisonnière de ses bourreaux.

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