Visite historique à Kiev : l’Europe réaffirme son soutien à l’Ukraine
Ce dimanche 1er décembre, Kiev a accueilli António Costa, nouveau président du Conseil européen, Kaja Kallas, nouvelle Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, et Marta Kos, commissaire chargée de l’Élargissement, pour leur première mission officielle. Cette visite symbolique marque un soutien ferme et renouvelé de l’Union européenne à l’Ukraine face à la guerre menée par la Russie.
Dans le train de nuit les menant à Kiev, António Costa a souligné l’importance de ce déplacement : « En ce premier jour de mandat, nous sommes venus à Kiev pour exprimer clairement que nous sommes aux côtés de l’Ukraine et que nous continuons à lui apporter notre soutien total — humanitaire, financier, militaire et diplomatique — comme nous l’avons fait dès le premier jour de cette guerre d’agression. » Le président a également évoqué l’avenir européen de l’Ukraine, soulignant l’engagement de l’UE dans son processus d’intégration.
La visite se déroule alors que la Russie intensifie ses attaques, ciblant les infrastructures énergétiques ukrainiennes. « La situation en Ukraine est grave », a commenté Kaja Kallas, qui a insisté sur la nécessité de montrer une solidarité européenne forte face à ce conflit, considéré comme « le plus grand problème de sécurité » pour l’Europe. Elle a également rappelé que cette guerre coûte cher à la Russie, tout en appelant à renforcer l’unité européenne.
Sur le terrain, l’UE a récemment confirmé une aide de 18,1 milliards d’euros pour l’Ukraine, dans le cadre d’un prêt garanti par les avoirs russes gelés. Cette somme s’ajoute aux 120 milliards d’euros déjà alloués depuis le début de l’invasion en 2022. Cependant, des défis persistent : le manque d’unité entre les États membres et les vetos, notamment de la Hongrie, ralentissent l’efficacité des initiatives, comme le fonds de la Facilité européenne de paix (FEP).
Un autre enjeu crucial pour l’UE et l’Ukraine est l’attitude de la future administration américaine. La réélection de Donald Trump, connue pour son scepticisme envers l’aide à l’Ukraine, suscite des inquiétudes à Bruxelles. L’Europe pourrait être amenée à assumer une part encore plus importante du soutien militaire et financier si Washington se retire.
Face à ces incertitudes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment proposé des garanties de sécurité pour les territoires sous contrôle ukrainien comme préalable à un cessez-le-feu. « Si nous parlons de cessez-le-feu, [nous avons besoin] de garanties que [Vladimir] Poutine ne reviendra pas », a-t-il déclaré, tout en soulignant l’importance d’une Ukraine forte pour négocier.
Cette visite conjointe marque un tournant, symbolisant le nouvel « esprit d’équipe » européen évoqué par Kaja Kallas. Si l’UE entend continuer à soutenir l’Ukraine sur tous les fronts, elle devra également surmonter ses propres divisions pour garantir une aide efficace et maintenir la pression sur la Russie. Pour l’heure, l’engagement européen reste clair : soutenir l’Ukraine jusqu’à ce qu’une paix durable puisse être négociée.