Zuhal Demir détruit l’avenir des étudiants bruxellois

La rentrée dans l’enseignement pour adultes vire au cauchemar. Derrière la hausse vertigineuse des frais d’inscription dans les Centres d’enseignement pour adultes (CVO), une seule signature : celle de Zuhal Demir, nouvelle ministre flamande de l’Enseignement (N-VA).

Jusqu’à l’an dernier, suivre un module de langues coûtait 220 euros, livres compris. Depuis cette rentrée, les étudiants doivent débourser 541 euros pour la même formation. En un coup de plume, le prix a plus que doublé, et avec lui, l’espoir de nombreux Bruxellois modestes de continuer à apprendre.

Le choc est immédiat. Dans les CVO, les salles de classe se vident. Là où des centaines de personnes suivaient encore des cours de français, d’espagnol ou d’anglais, il ne reste plus qu’une poignée d’inscrits. À Bruxelles, certains cours comptent à peine deux étudiants, trop peu pour maintenir une section ouverte. Professeurs menacés de licenciement, étudiants contraints d’abandonner faute de moyens : la réforme frappe de plein fouet les plus fragiles. « Nous n’arrivons même plus à atteindre le minimum de sept étudiants pour lancer une classe », soupire un employé rencontré à la VUB.

Beaucoup d’apprenants, déjà pris à la gorge par le coût de la vie, doivent choisir entre financer les études de leurs enfants, rembourser un prêt hypothécaire ou investir dans leur propre avenir. Et souvent, l’éducation passe à la trappe.

Pour Zuhal Demir, cette hausse est justifiée par une logique budgétaire et une volonté de responsabiliser les étudiants. Mais sur le terrain, la mesure est perçue comme un véritable instrument d’exclusion. Le paradoxe est cruel : la ministre cite volontiers Nelson Mandela et son fameux « L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde ». Une maxime dont elle semble ignorer le sens, tant sa politique produit l’effet inverse.

Zuhal Demir n’en est pas à son premier coup d’éclat. Issue d’une famille kurde venue de Turquie, elle a renoncé à sa nationalité turque en 2017. Propulsée sur le devant de la scène politique en 2010, elle s’est rapidement fait remarquer au Parlement flamand, jusqu’à poser en tenue légère pour attirer l’attention des médias et des figures du parti nationaliste N-VA, dont Bart De Wever. Quinze ans plus tard, la voilà ministre de l’Enseignement, mais ses réformes, loin de construire un avenir meilleur, semblent creuser un fossé entre ceux qui peuvent se payer une éducation et ceux qui en sont désormais exclus.

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