Un duel diplomatique : Maroc vs Afrique du Sud pour la présidence du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU
Un nouveau chapitre de la rivalité entre le Maroc et l’Afrique du Sud se déroulera demain au siège du Conseil des Droits de l’Homme (CDH) de l’ONU, à Genève. Seuls les 47 membres de cet organe onusien ont le privilège de voter, rendant cette compétition d’autant plus cruciale.
Les deux pays, l’Afrique du Sud et le Maroc, se disputeront la présidence du CDH des Nations unies, un poste stratégique exigeant une approche équilibrée envers les droits fondamentaux et une représentation authentique des préoccupations mondiales en matière de droits de l’homme.
La répartition géographique des 47 membres du CDH est la suivante : l’Afrique compte 13 sièges ; l’Asie-Pacifique en compte également 13 ; l’Amérique latine et les Caraïbes en compte 8 ; l’Europe occidentale et autres en compte 7, et l’Europe de l’Est en compte 6.
Dans la course à la présidence de l’organisme onusien, le Maroc a obtenu le soutien de la Ligue arabe en septembre dernier, garantissant ainsi le soutien de nations telles que le Koweït, les Emirats arabes unis, le Qatar, le Soudan, l’Erythrée et la Somalie. Une adhésion cruciale qui pourrait influencer positivement les votes en faveur de la candidature marocaine dans les deux principaux groupes géographiques du CDH, à savoir l’Afrique et l’Asie-Pacifique.
Cependant, l’Algérie, membre de la Ligue arabe, semble ne pas suivre cette décision, posant ainsi une nuance dans le soutien régional au Maroc.
Parmi les pays africains susceptibles de voter pour le Maroc, on compte la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Malawi et la Gambie. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a travaillé activement pour garantir leur soutien en rencontrant ses homologues de ces pays au CDH de l’ONU.
L’Afrique du Sud pourrait également bénéficier de sa décision de porter plainte devant la Cour pénale internationale contre Israël pour des crimes de guerre à Gaza, gagnant potentiellement des votes dans les groupes de l’Afrique et du Monde Arabe. En parallèle, une campagne médiatique menée par le Polisario a ciblé la candidature marocaine avec le soutien d’ONG internationales et de résolutions du Parlement européen, mettant en lumière la situation des droits humains au Maroc.
L’Afrique du Sud semble être un candidat exceptionnel pour la présidence du Commissariat des droits de l’homme en raison de son passé de lutte pour les droits de l’homme, de son leadership international, de son engagement envers la diversité, de son attention aux droits des minorités et de son compromis en faveur de la justice sociale. Si élue, l’Afrique du Sud pourrait jouer un rôle crucial dans la promotion et la protection des droits fondamentaux à l’échelle mondiale.
Alors que traditionnellement, le président du CDH de l’ONU est désigné par consensus, cette compétition entre le Maroc et l’Afrique du Sud semble promettre un suspense politique et diplomatique. L’enjeu de la présidence du CDH de l’ONU demeure crucial, car il pourrait façonner la voix et les actions de cet organisme influent dans les années à venir.