La montée de l’extrême droite en Europe : vers un Parlement européen dominé par les populistes ?

L’extrême droite européenne connaît une ascension inquiétante, se frayant un chemin vers le pouvoir politique dans plusieurs pays du continent. Les récentes élections législatives aux Pays-Bas ont vu le Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders émerger en tête, mais la formation d’un gouvernement demeure un défi. En Italie, le parti Fratelli d’Italia, dirigé par Giorgia Meloni, est au pouvoir depuis octobre 2022, tandis que des partis d’extrême droite participent à des coalitions gouvernementales en Finlande, en Lettonie et en Slovaquie. Des gouvernements ultraconservateurs à tendance autoritaire, comme celui de Hongrie, ajoutent à la préoccupation générale.

À l’instar du Rassemblement national en France, les partis d’extrême droite se positionnent désormais comme la deuxième force politique dans environ un tiers des pays européens. Leur succès repose sur la peur de l’immigration et de l’islam, ainsi que sur une demande croissante de sécurité. Bien que certains nient toute opposition à la transition écologique, l’accusation de proximité avec la Russie de Vladimir Poutine plane sur eux.

Cependant, malgré une apparente unité, les partis d’extrême droite restent profondément divisés, notamment sur des questions économiques. Certains, tels que Geert Wilders aux Pays-Bas, prônent l’ultralibéralisme, tandis que d’autres, comme Marine Le Pen en France, adoptent un programme plus social.

Les craintes augmentent à l’approche des élections européennes, avec de nouvelles projections suggérant que l’ensemble des formations populistes pourrait contester la suprématie des chrétiens-démocrates, faisant ainsi pencher le Parlement européen vers une droite sans précédent. Les populistes se divisent en deux groupes, les Conservateurs et Réformistes Européens (CRE) et Identité et Démocratie (ID), mais un rapprochement semble improbable.

Bien que des changements de groupes soient envisageables, les populistes non affiliés, tels que le Fidesz hongrois, attirent déjà l’attention de l’extrême droite. L’influence croissante de ces partis pourrait modifier le paysage politique européen, incitant peut-être à des alliances politiques pour influencer davantage les décisions européennes.

Alors que la montée de l’extrême droite s’appuie sur la peur des migrants, les musulmans et l’inflation, la droite classique voit sa digue s’effriter, laissant la voie ouverte à ces partis pour devenir les principaux bénéficiaires des élections européennes à venir. En Allemagne, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) devient la deuxième force politique, devançant même les sociaux-démocrates au pouvoir.

Dans plus de la moitié des pays européens, les partis d’extrême droite sont désormais la deuxième force politique, les plaçant aux portes du pouvoir. La peur du déclassement social alimente leur ascension, renforcée par les crises migratoires et la perte de pouvoir d’achat. Alors que l’extrême droite s’installe solidement dans le paysage politique européen, la question demeure : ces formations seront-elles prêtes à former des alliances pour influencer le Parlement européen et dicter les termes du débat politique continental? La réponse pourrait bien redéfinir l’avenir politique de l’Europe.

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